Afrique

Coorganisateur du Mondial 2030, le Maroc se lance dans une stratégie de financement des infrastructures

Le Maroc accélère ses financements de projets en vue du Mondial 2030 : près de 60 milliards de dirhams (5,5 milliards d'euros) au budget prévisionnel du royaume afin d'organiser, pour la première fois de son histoire, la Coupe du monde de football, dont 25 milliards pour la construction des stades et des centres d’entraînement.

Comment générer les fonds pour les infrastructures, entre autres sportives, essentielles à l’organisation du Mondial 2030 ? Hôte de la Coupe du monde de football avec l’Espagne et le Portugal, le Maroc prévoit entre autres de se lancer sur le marché des produits financiers dérivés pour contribuer au financement des infrastructures, a révélé la présidente de l’Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC), Nezha Hayat, dans une interview accordée le 3 juin à Bloomberg.

La responsable marocaine a souligné la nécessité absolue d'élargir le marché financier de son pays et d'attirer davantage d'investisseurs particuliers. Elle a précisé que l'objectif principal était de créer un écosystème financier plus dynamique et inclusif, capable de mobiliser les ressources nécessaires pour les projets d'infrastructure de grande envergure. Cette initiative devrait aussi financer des projets stratégiques dans le secteur de l’hydrogène vert.

«Actuellement, nous devons nous concentrer sur un élargissement du marché aux investisseurs particuliers, afin de permettre au marché de jouer pleinement son rôle», a-t-elle notifié.

Par ailleurs, une législation innovante est prévue pour autoriser les fonds cotés en bourse, les fonds d’investissement en devises ainsi que les fonds conformes aux principes de la finance islamique. Un assouplissement des règles d’investissement est aussi envisagé, afin de stimuler l’engagement financier.

Le Mondial, chance inouïe pour un développement économique

Près de 60 milliards de dirhams (5,5 milliards d'euros) ont été prévus au budget prévisionnel du royaume pour organiser, pour la première fois de son histoire, la Coupe du monde, dont 25 milliards de dirhams (2 milliards d'euros) pour la construction des stades et des centres d’entraînement. À cela s'ajoutent 17 milliards de dirhams (1,6 milliard d'euros) qui pourraient être attribués aux projets d’infrastructures et de transport pour accueillir les mordus de football dans six villes emblématiques (Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir et Fès).

Le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch a annoncé que son pays devrait dépenser dans les 200 milliards de dirhams (18 milliards d’euros) pour les projets dits stratégiques. L’organisation du Mondial va aussi permettre en contrepartie un réel essor socio-économique pour le Maroc, à travers les investissements, les opportunités d'emploi, la mobilité durable ainsi que l’amélioration du secteur touristique.

Durant l’été 2030, date de la 24e édition de la Coupe du monde de football, l'économie marocaine sera en ébullition, comme celle de tout autre pays ayant abrité cette compétition internationale. À titre d’exemple dans ce contexte, le PIB du Qatar a fait un bond de 8% au dernier trimestre de 2022 grâce au Mondial.

Le Comité exécutif de la FIFA a retenu, le 4 octobre 2023 à l'unanimité, le dossier Maroc-Espagne-Portugal comme candidature unique pour l'organisation de la Coupe du monde 2030.

Le Maroc, après le Qatar, sera le deuxième pays arabe, de l’histoire du football à abriter le Mondial. Rappelons que l’Arabie saoudite succédera au Maroc, après avoir décroché l’organisation de l’édition de 2034.