Afrique

Plus de 200 Tunisiens incarcérés en Libye, selon l’Observatoire tunisien des droits de l’Homme

L’Observatoire tunisien des droits de l’Homme a dénoncé le 3 juin l'incarcération arbitraire de ressortissants tunisiens en Libye. Selon l'ONG, un certain nombre des prisonniers ont déjà purgé leur peine sans être libérés.

L'Observatoire tunisien pour les droits de l’Homme a révélé le 3 juin que plus de 200 Tunisiens étaient actuellement en détention dans les prisons libyennes.

Pays voisin de la Tunisie, la Libye, dont le sous-sol renferme les sixièmes réserves pétrolières du monde, attirait colossalement les travailleurs tunisiens. Cependant, le nombre de Tunisiens travaillant dans ce pays a chuté de manière remarquable, et ce, en raison de l’augmentation notable du phénomène d’enlèvements et de violences entre les différentes milices ainsi que les arrestations arbitraires de migrants, de travailleurs étrangers ou encore de Libyens.

Par voie de communiqué, l’Observatoire tunisien a dénoncé des arrestations arbitraires. «De nombreux ressortissants sont toujours derrière les barreaux en Libye, depuis plus de deux ans et sans crimes constitués», a affirmé Mustapha Abdelkebir, président de l’Observatoire. Il a également souligné que plusieurs prisonniers avaient purgé leur peine mais restaient en détention.

L'Observatoire a appelé le procureur général libyen à examiner de près les cas humanitaires afin de faciliter la libération de ces derniers, privés de leurs pièces d’identité et de leurs passeports, confisqués par certaines parties libyennes. 

Dans le même contexte, l'Observatoire tunisien des droits de l'Homme a évoqué l'arrestation, en avril dernier, d'un Tunisien, Mohamed Zahrouni, en raison de ses interactions avec des publications postées sur les réseaux sociaux. Le jeune hommes, originaire de la ville de Sfax, était le sixième Tunisien arrêté durant le mois de ramadan.

Les passages frontaliers entre la Tunisie et la Libye sont clos

Les tensions sont vives entre la Tunisie et la Libye à la frontière. Les points de passage utilisés par des travailleurs tunisiens ont été fermés récemment. 

À la suite d'un échange de tirs du côté libyen, les autorités tunisiennes ont annoncé, en mars 2024, la fermeture du passage du poste-frontière de Ras Jedir, ville côtière à la frontière entre la Tunisie et la Libye, afin de préserver la sécurité de leurs citoyens qui se dirigeaient vers le territoire libyen.

De son côté, le ministre libyen de l'Intérieur, Imed Trabelsi, a annoncé également la fermeture du passage de Ras Jedir. «Des instructions immédiates ont été émises pour fermer le poste-frontière, après que des groupes hors-la-loi ont attaqué le passage pour créer le chaos et perturber le travail», a-t-il affirmé.

Le passage de Ras Jedir est situé à Ben Guerdane, dans le gouvernorat de Médenine, au sud-est de la Tunisie, à environ 180 kilomètres de la capitale libyenne, Tripoli. Le deuxième passage frontalier est celui de Dhiba Wazen, dans la ville de Dhiba, situé dans le gouvernorat de Tataouine. Il est également fermé.