Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a autorisé le déploiement de 2 900 soldats en République démocratique du Congo, où des affrontements violents entre l'armée nationale et le groupe rebelle du M23 ont récemment fait des dizaines de morts parmi les civils, et déplacé des milliers de personnes.
Cette décision s'inscrit dans la contribution de Pretoria à la mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) dont l'objectif est d'aider le gouvernement congolais à résoudre le conflit prolongé avec les insurgés armés, a indiqué lundi 12 février le bureau du président dans un communiqué. La mission devrait coûter 105 millions de dollars au gouvernement sud-africain, et se poursuivra jusqu'en décembre de cette année, selon le communiqué.
La force des 16 nations de la SADC, la SAMIDRC, approuvée en mai 2023, remplace la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) qui a été retirée de la République démocratique du Congo en décembre dernier après que Kinshasa l'a jugée inefficace. Le Malawi et la Tanzanie devraient envoyer des troupes pour cet effort militaire conjoint.
La situation chaotique perdure
Des décennies de conflits et d'escalade de la violence dans la région est de ce pays d’Afrique centrale riche en minéraux, entre les autorités et les rebelles, pour le contrôle des terres et des ressources minérales, ont entraîné la mort de centaines de milliers de personnes et en ont fait fuir des millions d’autres, selon les données de l’ONU.
Au moins 28 civils ont été tués et plus de 50 autres blessés lors des affrontements qui ont repris dans certaines villes de la province agitée du Nord-Kivu, a rapporté mardi 13 février l’ONU, citant des sources locales.
La semaine dernière, des milliers de civils ont fui leurs maisons dans la ville de Sake déchirée par le conflit, à environ 27 km de Goma, chef-lieu de la province, après que des combattants du M23, supposément soutenus par le Rwanda, ont lancé des attaques avec des armes lourdes et légères.
Les derniers assauts ont déclenché une vague de protestations dans l’ancienne colonie belge - les habitants accusent les missions diplomatiques occidentales d’inaction et exigent qu’elles quittent le pays. Des drapeaux de l’Union européenne, des États-Unis et de la Belgique ont été brûlés par des manifestants à Kinshasa, capitale de la RDC, lors des évènements qui ont éclaté vendredi le 9 février.
Samedi 10 février, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui doit commencer à retirer ses troupes de la République démocratique du Congo en avril 2024, a signalé que plusieurs de ses véhicules avaient été incendiés par des habitants en colère. La mission de maintien de la paix opère dans l’est du pays depuis 1999, mais le président congolais Félix Tshisekedi a demandé le départ « rapide » des soldats l’année dernière, en déclarant qu’il était temps pour la RDC de se défendre elle-même. Il a accusé les troupes d’être incapables de contenir les rebelles, de régler les conflits armés ou de protéger les civils.