«Shocking !» Buckingham Palace et l’élite britannique sont scandalisés par la publication par The Sun de la photo de la Reine Elisabeth, filmée par un proche, effectuant le salut nazi vers 1933. Le «professeur» n’est autre que son oncle Edouard VIII.
On ne peut certes reprocher à une enfant de sept ans de copier ce que sa famille lui enseigne. Mais l’indignation, hypocrite, esquive le vrai problème : c’est un fait avéré par les historiens, mais escamoté par les médias : dans tous les pays occidentaux, la majorité de l’élite éprouvait une très grande sympathie, voire davantage, pour Hitler. Le monde des affaires comptait sur lui pour détruire tout risque de révolution sociale en brisant les syndicats et le mouvement communiste.
La majorité de l’élite française souhaitait la victoire d’Hitler contre son propre pays, comme l’a très bien montré l’historienne française Annie Lacroix-Riz dans son remarquable ouvrage «Le choix de la défaite». Renault et le grand patronat ont très volontairement contribué à «l’effort de guerre» fasciste, De Gaulle n’étant soutenu que par une petite minorité de la bourgeoisie française.
De même, les ministres belges penchaient d’abord pour une coopération avec l’envahisseur nazi. Ils n’ont rompu avec le Roi Léopold III et ne se sont réfugiés à Londres que parce qu’Hitler n’avait pas besoin d’eux dans ses plans.
Nouveau #scandale : Edward VIII d'#Angleterre faisant le salut #Nazi depuis l'#Allemagne
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— RT France (@RTenfrancais) 21 Juillet 2015
«Qu'il en meure le maximum de chaque côté»
S’y est ajouté un autre calcul cynique : celui des Etats-Unis aspirant à devenir la seule superpuissance mondiale. Ceci impliquait d’affaiblir l’Empire britannique pour prendre sa place. Dans ce but, la stratégie machiavélique a consisté à faire durer la guerre le plus longtemps possible et peu importait que cela entraîne des souffrances indicibles pour des centaines de millions de civils.
Aux Etats-Unis, le célèbre constructeur automobile Henry Ford n’hésitait pas à déclarer : «Ni les Alliés, ni l'Axe ne devraient gagner la guerre. Les USA devraient fournir aux deux camps les moyens de continuer à se battre jusqu'à ce que tous deux s'effondrent». De même, le futur président Harry Truman, en 1941 : «Si l'Allemagne gagne, nous devons aider la Russie et si la Russie gagne, nous devons aider l'Allemagne, afin qu'il en meure le maximum de chaque côté.» De fait, les usines allemandes de Ford fournirent à Hitler les camions nécessaires pour transporter ses troupes. Exxon (alors Standard Oil) fournit l’essence. Et Prescott Bush lui servit de banquier.
Récemment, l’Europe a célébré la fin de la Seconde Guerre mondiale avec une hypocrisie écœurante. D’un côté, on commémorait le débarquement US en Normandie comme s’il avait été le tournant décisif de la guerre. De l’autre, on refusait de se rendre aux cérémonies organisées à Moscou. Pourtant, tous les historiens sérieux le reconnaissent : c’est l’Union soviétique qui a gagné la guerre. Au prix d’énormes sacrifices de toute sa population, elle a vaincu Hitler à Stalingrad en hiver 42-43. Mais en réalité, c’est déjà devant Moscou, en décembre 41, qu’Hitler subit son premier échec militaire et il fut fatal. Les Etats-Unis n’interviendront qu’à la dernière minute, en juin 44, craignant de voir l’Europe échapper à leur contrôle. La cynique doctrine Ford – Truman avait été appliquée.
Les historiens le reconnaissent, mais pas les médias. Réviser et falsifier l’Histoire pour servir ses propres objectifs économiques et stratégiques est odieux. Pourtant, c’est exactement ce que fait aujourd’hui l’élite économique, politique et médiatique européenne. Pourquoi tromper ainsi l’opinion ? Pour se donner une image de « défenseurs de la paix » alors qu’on ne cesse de déclencher des guerres un peu partout ?
Références : Jacques Pauwels, Le mythe de la bonne guerre et Big Business avec Hitler (Aden, Bruxelles). Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite (Armand Colin, Paris)
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