L’experte politique Anna van Denski a déclaré dans une interview à RT que la Russie était trop grande pour lui parler dans la langue des menaces.
RT : La saisie des biens en France et en Belgique est arrivée juste avant le Forum international économique à Saint-Pétersbourg. Pensez-vous qu’il s’agit d’une coïncidence ?
Anna van Denski : Je crois, qu’on doit l’interpréter dans un contexte plus large, dans celui de la guerre économique contre la Russie. Les sanctions prises il y a une an n’ont pas apporté de résultats tangibles. Elles causent des dommages de manière significative aux pays du sud de l’UE. Vous savez, ils ont des problèmes avec la vente de leurs produits agricoles. Je vois ça comme une agonie, comme une désespérance. L’UE, les pays de l’UE veulent faire quelque chose de visible, toucher une corde sensible, et ainsi faire la Russie changer de politique envers l’Ukraine ou pour être plus précise, empêcher la Russie de soutenir la communauté russe dans les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk. Cette agonie doit augmenter la pression sur la Russie.
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RT : Est-ce que le timing était important dans cette prise de décision ?
Anna van Denski : Je crois qu’elle était planifiée il y a longtemps. On y voit un geste symbolique. Je ne pense pas qu’il s’agit d’une coïncidence. Le temps passe et dans un très court délai l’UE sera obligée de prendre une décision sur l’imposition de sanctions à la Russie. Il reste à réfléchir combien de temps cette politique pourra être maintenue. On ne doit pas oublier que ces sanctions aggravent toujours l’économie des états de l’UE. Les hommes politiques disent ouvertement que les sanctions imposées à la Russie ont leur prix.
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RT : Est-ce qu’il s’agit d’une décision politique ? Un signe comme quoi on admet l’échec de la politique des sanctions ? Un changement de stratégie ?
Anna van Denski : Je pense que c’est principalement une décision politique. Ce n’est pas une décision dictée par la justice ou d’autres motifs. Je pense que c’est un geste purement politique. Il ressemble pour moi à une saisie exécutée par les chevaliers Templiers. Ce geste me parait très agressif. La Russie est trop grande pour lui parler dans la langue des menaces. On a dû penser la stratégie, sur comment on peut emmener ce conflit hors de la table des négociations. Je pense que c’est une grande faute, peu élégante sur le plan diplomatique. J’espère qu’on reconsidèrera ce geste. La Russie a déjà vivement réagi.
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