Provoquer une guerre nucléaire via les médias

Provoquer une guerre nucléaire via les médias© Christof Stache Source: AFP
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Premiers soutiens de la politique belliciste des élites au pouvoir en Occident, les médias ont une large part de responsabilité dans les drames qui se déroulent tous les jours et la possible aggravation de la situation, estime l'écrivain John Pilger.

La disculpation d'un homme accusé des pires crimes, de génocide, n'a pas fait la une des journaux. Ni la BBC ni CNN ne l'ont couvert. The Guardian s'est contenté d'un petit commentaire. Un aveu officiel d’une telle rareté a bien entendu été enterré, étouffé. Cela expliquerait trop de choses quant à la manière des dirigeants du monde de gouverner.

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a discrètement blanchi feu le président serbe Slobodan Milosevic des crimes de guerre commis durant la guerre de Bosnie de 1992-1995, y compris le massacre de Srebrenica.

Loin d’avoir conspiré avec le leader des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, Milosevic avait en fait «condamné l'épuration ethnique», s'était opposé à Karadzic et avait essayé de mettre fin à cette guerre qui a provoqué l’effondrement de la Yougoslavie. Cette vérité, enfouie à la fin de la  2 590ème page du jugement de Radovan Karadzic datant de février de cette année, détruit un peu plus la propagande ayant justifié l'offensive illégale de l’OTAN sur la Serbie en 1999.

Le président Milosevic a été victime d’une propagande de guerre qui envahit aujourd'hui nos écrans et journaux et présente un grand danger pour tout le monde

Slobodan Milosevic est décédé en 2006 d’une crise cardiaque, tout seul dans sa cellule à la Haye, en plein milieu de ce faux procès du «tribunal international» inventé par les Etats-Unis. Comme WikiLeaks l'a révélé plus tard, son état, surveillé par des responsables américains qui gardèrent le secret, s'est aggravé lorsqu’une opération du cœur qui aurait pu lui sauver la vie lui a été refusée.

Le président Milosevic a été victime d’une propagande de guerre qui envahit aujourd'hui nos écrans et journaux et présente un grand danger pour tout le monde. Il a été le prototype du démon, vilipendé par les médias occidentaux pour être le «boucher des Balkans» responsable de «génocide», notamment dans la province yougoslave sécessionniste Kosovo. Le Premier ministre Tony Blair avait dit cela, évoquant l’Holocauste et en demandant de prendre des mesures contre «ce nouvel Hitler».

David Scheffer, ambassadeur itinérant pour les crimes de guerre [sic] a déclaré que «225 000 hommes d’origine albanaise âgés de 14 à 59 ans» avaient probablement été assassinés par les forces de Milocevic.

C'est comme ça qu'on a justifié les bombardements otaniens dirigés par Bill Clinton et Tony Blair, qui ont tué des centaines de personnes dans des hôpitaux, des écoles, des églises, des parcs et des studios de télévision et ont détruit l’infrastructure économique de la Serbie. Le prétexte idéologique était flagrant ; Slobodan Milosevic dû faire face lors de la fameuse «conférence de paix» à Rambouillet, en France, à la secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright qui rentrerait dans les annales de l’infamie avec sa remarque selon laquelle la mort de 500 000 enfants irakiens «avait valu la peine».

Le but était d'écraser le dernier pays «socialiste» indépendant d'Europe.

Madeleine Albright a fait à Slobodan Milosevic une offre qu'aucun leader national n'aurait pu accepter. La Serbie serait bombardée, sauf s'il était d'accord pour l'occupation militaire de son pays par des forces étrangères «hors de la procédure légale» et pour l'imposition du «marché libre» néo-libéral. Cela figurait dans «l'annexe B», document que les médias n’ont pas lu ou ont mis de côté. Le but était d'écraser le dernier pays «socialiste» indépendant d'Europe.

Une fois les bombardements de l'OTAN entamés, il y eut une vague de réfugiés Kosovars «fuyant l’holocauste». Quand tout prit fin, la police internationale se rendit au Kosovo pour exhumer les victimes. Le FBI n’a pas trouvé une seule fosse commune et est rentré chez lui. L’équipe médico-légale espagnole a fait de même, son chef ayant dénoncé avec rage «une pirouette sémantique des machines de la propagande de guerre». D'après les estimations définitives, il y a eu 2 788 morts au Kosovo. Parmi eux, des combattants des deux côtés, des Serbes et des Roms assassinés par le Front de libération du Kosovo pro-OTAN. Il n'y a pas eu de génocide. L’attaque de l’OTAN était une imposture et un crime de guerre à la fois.

A l'exception d'une partie des missiles américains tant vantés, «guidées avec précision», tous les autres ont touché des cibles civiles et non militaires, y compris le studio de radio et télévision serbe à Belgrade. Seize personnes ont été tuées, y compris les cameramans, les producteurs et une maquilleuse. Tony Blair a pu expliquer que les victimes faisaient partie du «commandement de contrôle» serbe.

D'après les standards de Nuremberg, tous ces actes sont des «crimes suprêmes», tous reposent sur la propagande médiatique

La procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Carla Del Ponte a révélé en 2008 avoir subi des pressions pour ne pas enquêter sur les crimes de l’OTAN.

C'est selon ce modèle que Washington a agi en envahissant l'Afghanistan, l'Irak, la Libye, et la Syrie en catimini. D'après les standards de Nuremberg, tous ces actes sont des «crimes suprêmes», tous reposent sur la propagande médiatique. Alors que les tabloïds ont joué leur rôle traditionnel, le journalisme sérieux, crédible, et souvent libéral, s'est avéré le plus efficace : la promotion évangélique de Tony Blair et de ses guerres par The Guardian, la propagation des mensonges incessants sur les armes de destruction massive inexistantes de Saddam Hussein par The Observer et The New York Times, l’infaillible tambour de la propagande du gouvernement par la BBC avec le silence de ses omissions.

Kirsty Wark, de la BBC, a interviewé le général Wesley Clark, commandant de l’OTAN, au sujet des bombardements. La ville serbe de Nis venait juste d'être prise pour cible par des bombes à fragmentation américaines qui ont tué des femmes, des vieillards et des enfants sur un marché ouvert et dans un hôpital. Kirsty Wark n'a pas posé une seule question à ce sujet ou au sujet des victimes civiles.

D’autres exemples ont été encore plus scandaleux. En février 2003, un jour après que Tony Blair et Georges Bush ont mis le feu à l'Irak, le journaliste politique de la BBC Andrew Marr était sur Downing Street et faisait une sorte de discours victorieux. Plein d'enthousiasme, il expliqua aux téléspectateurs que Tony Blair avait assurait qu'il «sera[it] en mesure de prendre Bagdad sans faire de massacres, et que en fin de compte les Irakiens fêter[aient] cela. [Et qu’il avait] eu raison sur ces deux points.» Aujourd'hui, après la mort d’un million de personnes et la ruine de toute une société, les interviews d'Andrew Marr de BBC sont recommandés par l’ambassade américaine à Londres.

Cette obéissance aux États-Unis et à ses alliés comme à une force bénigne trouve de profondes racines dans le journalisme de l'establishment occidental

Les collègues d'Andrew Marr se sont alignés pour dire que Tony Blair avait été «disculpé». L'envoyé de la BBC à Washington, Matt Frei, a pu écrire: «La volonté d'apporter le bien, de répandre les valeurs américaines sur le reste du monde, et surtout sur le Moyen Orient, est sans aucun doute... de plus en plus liée à la puissance militaire.»

Cette obéissance aux États-Unis et à ses alliés comme à une force bénigne trouve de profondes racines dans le journalisme de l'establishment occidental. Grâce à cette obéissance, l’actuelle catastrophe en Syrie est exclusivement attribuée à Bachar el-Assad, que l'Occident et Israël aspirent depuis longtemps à renverser – pas pour des raisons humanitaires mais en vue de consolider la puissance agressive d’Israël dans la région. Les forces djihadistes libérées et armées par les Etats-Unis, par la Grande-Bretagne, la France, la Turquie et leur proxies de la «coalition» servent ce but. Ce sont eux qui distribuent la propagande et les vidéos qui font l'actualité aux Etats-Unis et en Europe, et qui accordent un accès aux journalistes pour garantir la partiale «couverture» de la crise en Syrie.

La ville d’Alep fait la une. La plupart des lecteurs et des téléspectateurs ne saura pas que la majorité de la population d’Alep vit dans la partie occidentale de la ville, contrôlée par le gouvernement. Qu'elle souffre tous les jours des bombardements opérés par Al-Qaïda, soutenue par l'Occident, n’est pas une information. Le 21 juillet, les bombardiers américains et français ont attaqué un village du gouvernement dans une province d'Alep, faisant 125 morts parmi les civils. The Guardian l'a rapporté à la 22ème page ; il n'y a pas eu de photo.

Les Etats-Unis, qui ont créé et soutenu le djihadisme en Afghanistan dans les années 1980 avec l'opération Cyclone, l'arme censée détruire l’Union soviétique, font quelque chose de similaire en Syrie. Tout comme les moudjahidine afghans, les «rebelles» syriens sont des fantassins américains et britanniques. Certains luttent pour Al-Qaïda et ses branches ; d'autres, comme le Front Al-Nosra, se sont rebaptisés pour respecter la sensibilité américaine pour le 11 septembre 2001. Ils sont dirigés par la CIA, non sans difficultés, comme tous les djihadistes du monde.

L’objectif de long terme est de priver la Russie de son allié clé au Moyen-Orient, ce qui fait partie de la guerre d'usure menée par l'OTAN contre la Russie

L’objectif immédiat est de détruire le gouvernement de Damas qui, selon le sondage le plus fiable (YouGov Siraj), est soutenu par la majorité des syriens ou dont ils cherchent du moins sa protection, peu importe les actions barbares qui se déroulent en coulisse. L’objectif de long terme est de priver la Russie de son allié clé au Moyen-Orient, ce qui fait partie de la guerre d'usure menée par l'OTAN contre la Russie afin de finir par la détruire.

Le risque nucléaire est évident, même si les médias à travers «le monde libre» l'ignorent. Les éditorialistes du Washington Post, qui ont fait la promotion de la fiction des armes de destruction massive en Irak, appellent Barack Obama à attaquer la Syrie. Hillary Clinton, qui se réjouissait publiquement de son rôle de bourreau pendant le démantèlement de la Libye, a indiqué à plusieurs reprises qu'en tant que présidente, elle «irait plus loin» que Barack Obama.

Gareth Porter, journaliste et correspondant à Washington, a récemment révélé les noms de ceux qui pourraient faire parti du gouvernement de Hillary Clinton, celle qui projette d'attaquer la Syrie. Tous ont des profils du genre de ceux de la guerre froide ; Leon Panetta, ancien directeur de CIA, est certain que «le prochain président devrait envisager d'envoyer sur le terrain des forces spéciales supplémentaires».

Ce qui est le plus remarquable dans la propagande de guerre d’aujourd'hui, c'est son absurdité et sa familiarité. J'ai regardé des film d’archives du Washington des années1950, à l'époque de la chasse aux sorcières du sénateur Joe McCarthy contre les diplomates, les fonctionnaires et les journalistes, pour avoir contesté les mensonges et la paranoïa visant l’Union soviétique et la Chine. Le culte anti-russe est revenu comme une tumeur.

Tout comme Slobodan Milosevic, Vladimir Poutine est le démon numéro un.

Luke Harding de The Guardian offre aux haineux de la Russie un flux de parodies journalistiques qui attribuent à Vladimir Poutine toutes les iniquités du monde. Quand on a publié les fuites de Panama Papers, c'était Vladimir Poutine, c'est sa photo qui était à la une, même s'il n'était mentionné nulle part dans ces documents.

Tout comme Slobodan Milosevic, Vladimir Poutine est le démon numéro un. C'est Poutine qui a abattu l'avion de ligne malaisien au-dessus de l’Ukraine. Titre : «Cela me concerne, Poutine a tué mon fils.» On n'a pas besoin de preuves. C'est Vladimir Poutine qui est responsable du renversement du gouvernement élu de Kiev, financé par Washington en 2014 ; la campagne de terreur des milices fascistes contre la population russophone de l’Ukraine qui l'a suivi a été le résultat de «l'agression» de Poutine ; ne pas laisser la Crimée devenir une base de missiles de l'OTAN et protéger la majorité de la population russe qui a voté lors d’un référendum pour rejoindre la Russie - d'où le fait que la Crimée a été annexée - tout cela ont été des exemples supplémentaires de «l'agression» de Poutine. Les diffamations des médias se transforment inévitablement en guerre des médias. Si une guerre avec la Russie éclate, par dessein ou par accident, c'est aux journalistes que reviendra la plus grande part de responsabilité.

La campagne anti-russe aux Etats-Unis a atteint un niveau de réalité virtuelle. Le chroniqueur du New York Times Paul Krugman, économiste et prix Nobel, a appelé Donald Trump le «candidat de Sibérie», parce que, comme il l’a dit, Donald Trump est l’homme de Poutine. Donald Trump avait osé suggérer, dans un rare moment de lucidité, que la guerre avec la Russie pourrait être une mauvaise idée. En fait, il est allé plus loin en supprimant du programme républicain les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine. «Ne serait-il pas merveilleux de s'entendre avec la Russie», se demandait-il.

C’est pourquoi l’establishment libéral belliciste de l’Amérique le déteste. Et cela n'a rien à voir avec son racisme et sa démagogie. Le racisme et l’extrémisme du couple Clinton peut n’importe quand largement dépasser ceux de Donald Trump. (Cette semaine est le vingtième anniversaire de la «réforme» du bien-être public de Bill Clinton, qui a déclenché la guerre contre les Afro-américains). En ce qui concerne Barack Obama, alors que la police abat ses semblables afro-américains la Maison Blanche n'a rien fait pour les protéger, pour soulager leur pauvreté, en menant quatre guerres et une campagne d’assassinats sans précédent.

Ces tribunes de la «guerre perpétuelle» ont peur que le commerce guerrier de plusieurs milliards de dollars, qui est la base de la domination américaine, soit fragilisé au cas où Donald Trump conclurait un accord avec Vladimir Poutine

La CIA a appelé à ne pas voter pour Donald Trump. Les généraux du Pentagone ont fait de même. The New York Times belliciste fait de même, quand il prend une pause et cesse d'émettre ses interminables diffamations interminables de Vladimir Poutine. Il se passe quelque chose. Ces tribunes de la «guerre perpétuelle» ont peur que le commerce guerrier de plusieurs milliards de dollars, qui est la base de la domination américaine, soit fragilisé au cas où Donald Trump conclurait un accord avec Vladimir Poutine et ensuite avec Xi Jinping. Leur panique, causée par la possibilité de la paix entre les grandes puissances mondiales, qui est pourtant peu probable, ne serait qu’une sombre farce si la situation n'était pas si dramatique.

«Donald Trump aurait aimé Staline !», hurlait le vice-président Joe Biden lors d’un rassemblement en faveur d’Hillary Clinton. Hillary Clinton ayant hoché la tête, il s'est écrié : «Nous ne nous inclinons jamais. Nous ne plions jamais. Nous ne nous mettons jamais à genoux. Nous ne cédons jamais. C'est à nous qu'appartient la ligne d’arrivée. Voilà qui nous sommes. Nous sommes l’Amérique !»

En Grande-Bretagne c'est Jeremy Corbyn qui a provoqué l'hystérie des guerriers du parti travailliste et des médias qui se sont mis à le dénigrer. Lord West, ancien amiral et ministre du travail, l'a bien dit. Jeremy Corbyn a pris une position anti-guerre «scandaleuse», parce que cela pousse les «masses qui ne réfléchissent pas à voter pour lui ».

Le modérateur a demandé à Jeremy Corbyn lors des débats avec son adversaire Owen Smith : «Comment agiriez-vous si Vladimir Poutine violait la souveraineté de l’OTAN ?»

Jeremy Corbyn a répondu : «D'abord on essaierait évidemment de l'éviter. On construirait avec la Russie un dialogue sain... On essaierait d'assurer une démilitarisation [de la situation] entre la Russie et l’Ukraine et de tous les autres pays qui sont entre la Russie et l’Europe de l'est.  Ce qu'on ne peut permettre, c'est une série d'accumulations de troupes des deux côtés, parce que cela ne conduit qu'à de plus grands dangers dans le futur.»

Quand on lui a demandé directement s'il autoriserait la guerre contre la Russie au cas ou il y était «obligé», Jeremy Corbyn a riposté : «Je ne veux pas aller à la guerre, ce que je veux, c'est parvenir à un monde qui n'a pas besoin de guerre.»

Malgré le rapport Chilcot et le nombre de faits incriminés, Tony Blair reste leur source d'inspiration, parce qu'il est le «gagnant».

Ces questions s'expliquent largement par la montée des bellicistes libéraux en Grande-Bretagne. Le parti travailliste et les médias leur ont depuis longtemps offert des possibilités de faire carrière. Le tsunami moral lié au crime irakien les avait laissé patauger, leurs inversions de la vérité les avaient mis dans l'embarras. Malgré le rapport Chilcot et le nombre de faits incriminés, Tony Blair reste leur source d'inspiration, parce qu'il est le «gagnant».

Le journalisme dissident a été systématiquement banni depuis, alors que les idées démocratiques ont été vidées et remplies ensuite d’une nouvelle identité politique qui ne voit pas de différence entre le genre et le féminisme, entre l'angoisse publique et la libération, ignore délibérément la violence d'Etat et les armes qui tuent d’innombrables vies dans des endroits éloignés comme le Yémen et la Syrie et appelle à la guerre nucléaire en Europe et partout dans le monde.

L'intérêt des personnes de tout âge face à la personnalité de plus en plus populaire de Jeremy Corbyn vient contredire cela dans une certaine mesure. Il a passé sa vie à mettre en lumière l'horreur de la guerre. Le problème de Jeremy Corbyn et de ses partisans, c'est le parti travailliste. Le problème des milliers d’adeptes de Bernie Sanders aux Etats-Unis, c’était le parti démocrate, sans même parler de la trahison de la part de leur grand espoir.

Aux Etats-Unis, berceau des droits civiques et des mouvements anti-guerre, Black live matters et ceux du genre de Codepink en sont les racines d’une version contemporaine.

Parce que seul un mouvement qui investit toutes les rues et traverse les frontières sans se décourager peut arrêter ces guerriers. L'année prochaine, ce poème de Wilfred Owen fêtera ses 100 ans. Chaque journaliste devrait le lire et ne jamais l'oublier.

Que votre oreille à chaque cahot capte ces gargouillis
De sang jaillissant des poumons rongés d'écume,
Ce cancer obscène, ce rebut d'amertume tel, immonde,
L'ulcère à jamais corrompant la langue innocente, —
Ami, avec ce bel entrain plus ne direz
Aux enfants brûlant de gloire désespérée,
Ce Mensonge de toujours : Dulce et decorum est
Pro patria mori

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