L’Allemagne s’indigne après que des néo-nazis aient obtenu la démission d’un maire
De hauts responsables politiques allemands ont exprimé leur indignation après la démission du maire de Tröglitz, due à l’incapacité des autorités locales à arrêter une manifestation du Parti national-démocrate [extrême droite] devant son domicile.
Markus Nierth, le maire de la ville de Tröglitz dans l’ancienne Allemagne de l’Est, a déclaré lundi qu’il avait démissionné. La raison ? Il a peur pour la sécurité de sa famille après que le parti d’extrême droite, le Parti national-démocrate, ait obtenu le droit de manifester devant son domicile pour protester contre son intention d’accueillir dans la ville des requérants d’asile.
L’extrême droite continue de progresser en Allemagne alors que le nombre de requérants d’asile est en augmentation. Leur nombre a progressé de 60% l’année dernière, selon l'Office fédéral des statistiques.
Le ministre de la Justice Heiko Maas a déclaré que la démission du maire était «une tragédie pour toute notre démocratie». Cem Oezdemirm, co-président des Verts allemands, a utilisé les mots les plus forts. «Si un maire élu ne se sent pas protégé des uniformes bruns dans notre démocratie, il faut tirer la sonnette d’alarme», a déploré le co-président, en se référant aux uniformes bruns des SA du parti nazi.
Le problème de l’immigration en Allemagne a été mis en évidence ces dernières semaines par le groupe contre l'immigration PEGIDA. Le groupe a tenu plusieurs manifestations à Dresde et a nourri le sentiment antimusulman après l’attentat contre Charlie Hebdo.