Manuel Valls : 10 000 Européens pourraient rejoindre l’EI avant la fin de l'année (VIDEO)
Jusqu'à 10 000 Européens pourraient rejoindre l’Etat islamique (EI) dont environ 5 000 dès cet été, a estimé le Premier ministre français Manuel Valls dans le contexte d’une psychose européenne généralisée autour de la menace terroriste.
L’Allemagne a aussi prévenu que les futurs djihadistes pourraient utiliser les forces armées nationales comme plateformes d’entraînement.
«Il y a 3000 Européens aujourd'hui en Syrie et en Irak. Quand on se projette dans les mois qui viennent, il pourrait y en avoir 5 000 avant l'été et sans doute 10 000 avant la fin de l'année», a déclaré Manuel Valls sur iTele. «Est-ce que vous vous rendez compte de la menace que cela représente?».
La France et la Belgique affichent le plus grand nombre d’islamistes radicalisés qui ont quitté leur foyer pour se joindre à la cause guerrière de l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
«Il y a déjà près de 90 Français qui sont morts là-bas les armes à la main pour combattre nos valeurs», a indiqué le Premier ministre.
En novembre dernier, la France a adopté de nouvelles lois antiterroristes. Leur application s’est fait sentir en février lorsque les autorités ont confisqué les passeports de quatre citoyens et édicté 40 interdictions de sortie du territoire à l’attention de partisans présumés de l’EI qui auraient planifié un départ en Syrie ou en Irak.
«Nous sommes face à une menace particulièrement élevée en France, en Europe et dans d'autres pays», a jugé Manuel Valls.
La France n’est pas le seul pays à s’inquiéter. Le chef du renseignement militaire allemand Christof Gram a partagé dimanche ses craintes que les futurs djihadistes soient entraînés par inadvertance par les forces armées allemandes avant de rejoindre leurs comparses en Syrie et en Irak.
«Nous constatons le risque que des bases militaires allemandes soient utilisées comme des camps d’entraînement par des islamistes violents», a annoncé Christof Gram dans une interview pour Welt publiée le 8 mars. Il convient selon lui d’effectuer un contrôle renforcé des candidats au service militaire afin de s’assurer de leur loyauté future au sein des forces armées.
Selon Gram, les autorités allemandes surveillent de près les liens potentiels de résidents musulmans avec des terroristes en Irak et en Syrie. D’après les estimations de Gram, près de 600 personnes résidant en Allemagne ont rejoint les rangs de groupes extrémistes sévissant au Moyen-Orient, dont 20 ex-soldats allemands.
Environ 70 djihadistes en provenance d’Allemagne auraient péri au combat dont 10 auraient laissé leur vie dans des attentats-suicides. 180 personnes seraient revenues en Allemagne après avoir «fait le djihad» et pourraient être considérées comme des facteurs potentiels de radicalisation au sein de la population musulmane et des auteurs potentiels d’attentats en Europe.
L’Europe de l’après Charlie Hebdo vit dans la peur constante de nouveaux attentats.
Le nombre de volontaires recrutés par l’Etat islamique a augmenté l’année dernière pour atteindre un niveau record en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Trois adolescentes britanniques, selon les dernières nouvelles, seraient arrivées en Syrie en passant par la Turquie.
L’EI utilise activement les réseaux sociaux tels que Twitter, Facebook et Ask.fm à des fins de recrutement. Sur les 600 musulmans britanniques embrigadés jusqu’à présent par l’EI, 10% seraient des femmes selon the Quilliam Foundation.
Le djihadiste britannique surnommé «Jihadi John» a fait toutes les unes de presse au Royaume-Uni il y a quelques temps. Le parcours du combattant - Mohammed Emwazi de son vrai nom - fait penser à un feuilleton : sa traversée de la Manche, pour commencer, se serait déroulée clandestinement à bord d'un ferry de transit, caché à l’arrière d’un camion.
Jihad John s’était fait connaître en jouant un rôle prépondérant dans les mises en scène vidéo de l’EI représentant l’exécution d’otages occidentaux. Toujours recherché, on suppose qu’il est quelque part en Syrie ou en Irak.