Presque 100 familles sont expulsées chaque jour en Espagne (VIDEO)
Au moins 95 familles ont été expulsées chaque jour en Espagne en 2014, alors que les Espagnols luttent pour rembourser leurs prêts immobiliers. Les saisies sont devenues un symbole sombre de la crise économique que traverse le pays depuis sept ans.
L’ensembles des saisies immobilières, y compris des résidences secondaires, des bureaux et des fermes, a atteint le nombre de 119 442 l’année dernière, soit 10 % de plus qu’en 2013, selon les données de l'Institut national de statistiques.
Les saisies ont touché 34 680 familles en 2014, ce qui représente une hausse de 7,4 % en comparaison avec l’année précédente.
L’Andalousie, la Catalogne et la province de Valence sont les régions les plus touchées.
Les évictions sont devenues le symbole de la crise économique qui s’est déclarée en Espagne en 2008. La plupart d’entre elles sont liées aux prêts bancaires contractés lors du boom immobilier de 2006 et 2007.
La situation a provoqué un mouvement national de protestation, les manifestants se rassemblant devant les maisons pour empêcher l’expulsion de leurs résidents. Ils appellent les autorités du pays à rendre les logements plus accessibles ou permettre l’utilisation des logements restés vides à la suite des faillites de promoteurs immobiliers.
La récession en Espagne a duré près de six ans, le chômage y a atteint 23,7 % de la population en janvier 2015, un peu moins que les 25,93 % enregistrés en janvier 2014. Il n’en demeure pas moins que ce résultat n’est pas le pire de la zone euro, la Grèce détenant le plus haut taux de chômage avec 25,7 %.
Différentes estimations montrent que le rétablissement d’un taux de chômage au niveau d’avant la crise peut prendre plus d’une dizaine d’années.
Les évictions sont le thème majeur des partis politiques pendant leurs campagnes électorales. Le gouvernement du pays a introduit plusieurs mesures temporaires pour aider les familles les plus vulnérables menacées d’expulsion. En Espagne, les propriétaires sont responsables de leurs prêt immobilier et ce même après la confiscation de leur bien par la banque.
En décembre, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a estimé que 2014 a été une «renaissance économique» pour le pays, alors que les chiffres devraient montrer une hausse du PIB de 1,4 %.
«2012 a été une année de coupes budgétaires, 2013 une année de réformes, 2014 de renaissance économique, et 2015 sera une année de relance de la croissance», a dit Rajoy en s’adressant au Parti populaire conservateur, cité par TASS.