Debaltsevo : l’armée ukrainienne se retire, les habitants quittent leurs abris (VIDEO)
Alors que les deux belligérants se préparent au retrait de l’artillerie lourde et à l’échange de prisonniers, les habitants de Debaltsevo, dernier point chaud du conflit ukrainien, ont pris leur courage à deux mains et ont remis le nez dehors.
Après que l'armée ukrainienne a sonné la retraite à Debaltsevo mercredi, les habitants terrorisés par des semaines de bombardements ont redécouvert les rues de leur ville défigurée lorsqu’ils ont commencé à sortir prudemment de leurs abris pour récupérer tout ce que les forces de Kiev ont laissé – effets personnels, nourriture, vêtements chauds…
En savoir plus : à Debaltsevo, des centaines de militaires ukrainiens rendent leurs armes
Les habitants qui, au premier abord, étaient peu disposés à parler aux journalistes, ont fini par exprimer leur amertume longuement réprimée.
Urban #debaltsevo completely controlled by anti-govt forces. Remaining #ukrainian units outside city. pic.twitter.com/QNfPIJlJBz
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
Gutted #ukrainian military checkpoint near #debaltsevo. Counted 6 destroyed tanks. Anyi-govt fighters towed 2 away pic.twitter.com/i4S8kAx0Ri
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
«Nous voulons remercier notre chère Ukraine de nous avoir mis à la rue, d’avoir détruit notre maison», s’est exclamée une habitante sur les ruines d’un campement abandonné par Kiev. «Nous avons vécu dans des sous-sols depuis l’été».
Damage to #debaltsevo simply horrendous. Terrified residents say panicked #ukrainian troops fired blindly pic.twitter.com/ft1nmpXpOx
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
HUNDREDS of destroyed and abandoned #ukrainian military APC's, vehicles and artillery pieces around #Debaltsevopic.twitter.com/R3ZfGn9uvY
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
Un hôpital ravagé de Debaltsevo qui a servi de caserne à l’armée ukrainienne est devenu ensuite un abri pour plusieurs habitants qui sont restés sur leur terre au péril de leur vie.
«Comment une personne qui a travaillé toute sa vie peut-elle finir dans un sous-sol comme un rat? Je ne comprends pas comment j’ai pu me retrouver ici» dit une femme qui survivait dans le sous-sol de l’hôpital.
Locals search for food in overrun #ukrainian military camp. It is massive, strewn with ammo and personal belongings pic.twitter.com/SGWpAHU2Mv
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
Literally thousands of full ammo crates litter overrun #ukrainian positions. Saw new shoulder-launched AA missiles pic.twitter.com/c3bATXNLep
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
Les échanges de prisonniers entre Kiev et les insurgés ont commencé aujourd’hui dans l’est de l’Ukraine dans le cadre des efforts qui se poursuivent pour mettre en œuvre l’accord de paix.
Debaltsevo est un centre ferroviaire qui relie les régions indépendantistes de Donetsk et Lougansk. La ville entière s’est transformée en champ de bataille en janvier, 3 000 soldats ukrainiens y ont été encerclés par les forces de la République autoproclamée de Donetsk, le cessez-le-feu ne s'y est pas fait ressentir.
#debaltsevo hospital. Apparently used for months as barracks by #ukrainian troops. Damaged Ukrainian APC sits outside pic.twitter.com/1czLDOOnBU
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
Mattresses, empty vodka bottles, RPG-18 packaging in #debaltsevo hospital formerly occupied by #ukrainian troops pic.twitter.com/rPX4eeELSD
— Murad Gazdiev (@MuradoRT) 20 Février 2015
Les représentants de Kiev et des républiques autoproclamées ont conclu un deuxième accord de paix sous les auspices de la Russie, la France et l’Allemagne le 12 février à Minsk, Biélorussie. La guerre civile, selon les dernières estimations de l’ONU, a fauché au moins 5 600 vies. Le désamorçage du conflit a commencé par le cessez-le-feu introduit il y a une semaine sur la ligne de front, il doit être suivi du retrait des armes lourdes et d’une profonde réforme constitutionnelle d’ici la fin de l’année.