Pourquoi les Etats-Unis n’évacuent-ils pas leurs ressortissants du Yémen ?
Des militants poursuivent le gouvernement américain pour son refus d’évacuer ses citoyens pris dans le bourbier yéménite. RT a parlé à des Américains coincés dans le pays et en colère contre un gouvernement qui les a abandonnés.
«Des centaines des familles américaines sont piégées au Yémen. Elles demandent à être évacuées. Si le Département d’Etat n’a pas de possibilité d’évacuer les Américains directement, qu'il le fasse avec le concours d’autres pays. Les bombes tombent tous les jours, c’est terrifiant. Personne ne nous vient en aide, nous sommes laissés pour compte», a lâché Arwa al-Irani, citoyenne américaine restée au Yémen.
L'Américain Jamal al-Labani, à l’âge de 45 ans, a laissé sa vie dans le petit pays du Golfe. Son cousin, Mohammed Alazzani, a raconté son histoire : «Il était piégé là depuis des semaines et attendait de l’aide pour quitter le pays. Mais une fois que les aéroports de Sanaa et d’Aden ont été fermés, il s’est retrouvé coincé avec quelques autres personnes. Il rentrait chez lui après un passage à la mosquée quand on a ouvert le feu à proximité. Il revenait avec son neveu de 13 ans. Ils se sont retrouvés nez à nez avec un char qui tirait sur un bâtiment, un éclat de munition l’a heurté au dos et l’a tué».
Pendant ce temps, à Washington, l’évacuation des civils américains présents au Yémen n’est pas à l’ordre du jour. Le porte-parole du Département d’Etat Jeff Rathke a essayé d’expliquer aux journalistes pourquoi le gouvernement ne venait pas au secours de ses citoyens.
«Depuis plus de 15 ans, le Département d’Etat conseille aux Américains de reporter leur voyage au Yémen et aux Américains qui se trouvent au Yémen de partir», a-t-il dit. Le journaliste de l’agence de presse Associated Presse Matt Lee a demandé au porte-parole : «Alors vous leur dîtes : “С’est votre faute si vous êtes là-bas, vous avez été assez stupides pour y aller et pour y rester, votre gouvernement décline donc toute responsabilité”. Ai-je raison ? Certaines personnes s’y sont peut-être rendues pour des raisons qui ne leur laissaient pas le choix, elles attendent de l’aide de leur gouvernement».