La Russie qualifie de «pas dangereux» l’augmentation du nombre de soldats de l’OTAN à ses frontières
La Russie a décoché une flèche contre l’augmentation sans précédent du nombre de soldats de l’OTAN le long de sa frontière orientale, estimant que cela violait le traité qui interdit à l’Alliance de faire stationner ses troupes dans les pays baltes.
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que cet empiètement de l’OTAN était une violation sans précédent de l'Acte fondateur OTAN-Russie qui a été signé en mai 1997. Cet acte interdit à l’organisation de faire stationner en permanence ses troupes en Estonie, en Lettonie et en Lituanie.
«L’augmentation du nombre de soldats de l’OTAN sur le flanc Est ou dans les pays frontaliers est un pas dangereux et sans précédent qui viole tous les accords, en particulier l'Acte fondateur OTAN-Russie, qui est toujours en vigueur», a fait savoir le porte-parole du ministère russe, Alexander Lukashevich, lors d’une conférence de presse.
Operation Atlantic Resolve: http://t.co/oFxvnXHxFk | Updated factsheet: http://t.co/TIAL5D05M8#AlliedStrongpic.twitter.com/uKYIAMPL5y
— US Mission to NATO (@USNATO) 14 Mars 2015
L’OTAN a affirmé que sa mission était temporaire. Pourtant, on ne sait pas si, ni quand, l’Alliance va retirer ses troupes. Depuis avril 2014, l’OTAN a effectué une série de manœuvres baptisées «Operation Atlantic Resolve».
Bulgaria -- Operation #AtlatnicResolve moves south | US forces at Burgas Airport in Bulgaria pic.twitter.com/5ODtjPJlNO
— US Mission to NATO (@USNATO) 2 Avril 2015
Mercredi, Jens Stoltenberg le secrétaire général de l’Alliance atlantique a déclaré que l’alliance procédait à la plus importante augmentation de ses troupes depuis la fin de la Guerre froide. En février, l’organisation a déclaré qu’elle doublerait sa Force de réaction rapide en Europe de l’Est à 30 000 hommes.
La Roumanie examine maintenant la possibilité d’accueillir l’équipement militaire lourd de l’OTAN, mais le commandant suprême de l’Alliance Philip Breedlove a laissé entendre que Bucarest lui offrirait son soutien
«La décision sera annoncée bientôt – comment tout cela va être fait – et je m’attends à ce que, si la participation de la Roumanie est sollicitée, elle s’implique, comme elle l’a fait toujours fait dans chaque entreprise de l’OTAN jusqu’à présent ; elle a été un hôte et un allié parfait», a expliqué Philip Breedlove.
Cela n’a pas empêché Alexander Lukashevich d’avoir des mots durs envers la Roumanie concernant le possible déploiement des troupes de l’OTAN dans le pays. «Si le gouvernement roumain considère qu'il est acceptable d’augmenter la présence des forces de l’OTAN sur son territoire et de créer un puissant «poing armé», il doit être conscient de la responsabilité et des conséquences de cette décision», a annoncé Alexander Lukashevich à l’agence de presse Sputnik.
Pendant sa visite à Bucarest, le commandant suprême de l’OTAN a aussi discuté les possibilités pour la Roumanie d’accueillir le système de défense antimissile dans la ville de Deveselu.
Le 26 mars dernier, Vladimir Poutine, le président russe, avait déclaré que «l’OTAN déploie ses forces de réaction rapide et améliore son infrastructure près de nos frontières, nous remarquons des tentatives de violer la parité nucléaire et l’accélération de la création de segment des systèmes de défense antimissile en Europe et en Asie Pacifique».
La Russie considère dès lors l’augmentation du nombre de soldats et les nombreuses manœuvres de l’organisation comme une preuve supplémentaire que l’OTAN est un bloc militaire antirusse qui a utilisé le conflit ukrainien comme un prétexte de pour accroître ses contingents de soldats en Europe de l’Est.