Maxence Valade : «la police au Québec est un organe paramilitaire qui réprime tout mouvement social»
Le printemps étudiant au Québec bute sur la brutalité policière. Maxence Valade, étudiant canadien qui a perdu l’usage d’un œil dans une manifestation en 2012, dénonce un «climat d’impunité policière» dans un entretien accordé à RT France.
Maxence Valade, qui vient de porter plainte contre la Sûreté du Québec début mars en réclamant 250 000 dollars de dommages et intérêts, revendique son droit à la sûreté.
L’agressivité et l’impunité totale de la police, selon Maxence, «fait en sorte qu’on craint une mort prochaine du côté des manifestants et des manifestantes». Lui-même, alors étudiant en deuxième année, a été blessé par une balle en provenance d’un fusil Arwen qui volait à près de 265 km/h. Hormis sa blessure à l’œil, l'étudiant a souffert d’un sévère traumatisme crânien.
Le fusil Arwen est considéré comme une arme «à létalité réduite». De telles armes «peuvent causer la mort et ont causé la mort comme le prouvent de nombreux rapports universitaires entérinés par la Commission Européenne», raconte Maxence, qui fait campagne contre «le climat d’impunité qui règne autour de la police québécoise», un organe «paramilitaire qui réprime systématiquement tout mouvement social».
Maxence Valade blessé à Victo qui nous dit d'être sur nos garde car nous déborderons bientôt #manifencourspic.twitter.com/GhqZjdJj3j
— fr0g5 (@frogsarelovely) 7 Mai 2014
La lutte contre les bavures policières demande beaucoup d’énergie physique et psychologique, poursuit l’étudiant qui se déclare fortifié par le soutien de sa communauté. Il évoque «des mouvements planétaires qui ont une sensibilité commune» à lutter contre la police, «autant ceux à Ferguson que les manifestations qui ont eu lieu en France suite à la mort de Rémi Fraisse [...]».
Aujourd'hui, Maxence Valade, jeune étudiant ayant perdu un oeil il y a un an lors de l'émeute de Victoriaville, nous...
Posted by Québec solidaire on 4 Май 2013 г.
Il faut s’opposer à une «militarisation systématique du corps policiers québécois», dans la rue autant que dans les tribunaux, conclut Maxence Valade. Tandis qu'un autre étudiant blessé à mâchoire le même jour que lui a réglé le litige à l’amiable avec la Sûreté du Québec, Maxence entend revendiquer une enquête publique sur le travail des forces de l'ordre québecoises, qui se refusent pour le moment à tout commentaire.