Boko Haram a décapité 40 cadavres à la tronçonneuse pour perturber les élections nigérianes
Les militants du groupe extrémiste de Boko Haram ont attaqué hier plusieurs villes nigérianes, mettant le feu aux maisons et abattant les fuyards à coups de feu. Ils auraient également décapité certains cadavres à la tronçonneuse.
Alors que se déroulait l’élection présidentielle au Nigéria, au moins 25 personnes ont été tuées et plus de 30 autres blessées dans le village de Buratai dans l’Etat de Borno, ont fait savoir les autorités locales.
Les survivants ont décrit des scènes de meurtre horribles. Selon ces témoins, les extrémistes ont non seulement mis le feu à des maisons et abattu ceux qui essayaient de s’enfuir avec leurs amres à feu mais ils auraient également décapité les cadavres à l’aide de tronçonneuses.
Un homme politique local, Ibrahim Adamu, qui a réussi à quitter les lieux a déclaré sur la chaîne américaine CNNque Boko Haram «a massacré ses victimes comme des béliers et les a décapités». «Ils ont brûlé une grande partie du village et nous craignons que certains résidents aient été brûlés dans leurs maisons parce que la majorité d’entre eux s’étaient déjà couchés quand des personnes armées les ont attaqués», a-t-il ajouté.
Dans le même temps, au moins 14 personnes ont été tuées lors de différentes attaques du groupe islamiste radical dans les villes de Biri et Dukku situées dans l’Etat de Gombe. Un député figure d’ailleurs parmi les victimes, a indiqué l’agence AP.
Les attaques se sont déroulées après que les militaires nigérians ont annoncé le 27 mars qu’ils avaient éradiqué tous les militants de Boko Haram des principaux centres du nord-est du pays. Elles ont aussi coïncidé avec le déroulement, hier, de l’élection présidentielle nigériane que Boko Haram a déclaré vouloir faire dérailler.
Des dizaines de millions de personnes se sont rendues hier dans les bureaux de vote pour participer à une élection qui s’annonce très serrée entre 14 candidats dont le président actuel Goodluck Jonathan et l’ancien dictateur militaire Muhammadu Buhari sont les favoris.
Selon certaines informations, Boko Haram aurait tenté de faire exploser plusieurs bureaux de vote mais cela n’a pas interrompu les processus électoral et personne n’aurait été blessé.
La forte montée de la violence dans le pays – où 20 régions demeurent sous le contrôle des extrémistes de Boko Haram depuis le début de l’année – avait déjà provoqué le report de cette élection. Le 17 mars, l’armée nigériane a repris le contrôle de vastes territoires dans le nord-est du pays. Les forces nigériennes et tchadiennes ont par ailleurs soutenu les forces nigérianes dans leur offensive pour reprendre le contrôle des zones frontalières du Nigéria.
Mais cela n’a pas mis un terme aux attaques. Les extrémistes ont capturé plus de 500 femmes et enfants dans la ville nigériane de Damasak et en auraient tué au moins 50 tout de suite, selon des informations diffusées mardi.
En avril 2014, quelques 300 écolières ont été enlevées par Boko Haram dans la ville de Chibok. Cette incident a suscité l’indignation de la communauté internationale et attiré l’attention mondiale sur l’insurrection de ce groupe terroriste qui dure depuis six ans et qui a récemment fait allégeance à Daesh.