Mali : la junte au pouvoir annonce une transition de 18 mois «dans l'intérêt exclusif du peuple»

- Avec AFP

Mali : la junte au pouvoir annonce une transition de 18 mois «dans l'intérêt exclusif du peuple»© MICHELE CATTANI Source: AFP
Le vice-président du Comité national pour le salut du peuple, le colonel Malick Diaw, prend place avec d'autres chefs militaires lors de l'ouverture de deux jours de pourparlers visant à valider le mandat d'un gouvernement de transition au Mali, le 5 septembre 2020 à Bamako (image d'illustration).
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Au terme de trois jours de discussions entre personnalités politiques, de la société civile et militaires, la junte malienne s'est engagée à une transition dans un délai de 18 mois. Le mouvement de contestation dénonce une «confiscation» du pouvoir.

La junte malienne, sous pression pour dévoiler son plan de restauration d'un pouvoir civil, s'est engagée le 12 septembre 2020 à une transition dans un délai de 18 mois.

Des experts désignés par la junte ont adopté une «charte» de transition au terme de trois jours de discussions à Bamako entre personnalités politiques, de la société civile et militaires.

Cette «charte» n'a pas été publiée dans l'immédiat, mais le document en cours de négociation le 12 septembre prévoyait une transition de 18 mois conduite par un président désigné par un comité lui-même établi par la junte, selon des correspondants de l'AFP.

«Nous prenons l'engagement devant vous de ne ménager aucun effort dans la mise en œuvre de l'ensemble de ces résolutions dans l'intérêt exclusif du peuple malien», a déclaré le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, à la conclusion des «journées de concertation nationale».

Il a ajouté : «Nous demandons et espérons la compréhension, l'appui et l'accompagnement de la communauté internationale dans cette mise en œuvre diligente correcte de la charte et de la feuille de route de la transition.»

Par ailleurs, certains partenaires internationaux du Mali, à commencer par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réclament un retour des civils à l'horizon d'un an maximum, au terme d'une transition dirigée par ceux-ci.

La Cédéao, qui a imposé au Mali un embargo sur les flux commerciaux et financiers, a donné à la junte jusqu'au 15 septembre pour désigner un président et un Premier ministre civils.

De son côté, la France, principale alliée du Mali contre les djihadistes avec plus de 5 000 hommes déployés au Sahel, encourage des avancées rapides sur la voie du retour à un régime civil.

Des responsables de la junte devraient aller à la rencontre de chefs d'Etat et de gouvernement de la Cédéao, qui se réuniront le 15 septembre dans la capitale ghanéenne Accra, a fait savoir à l'AFP un collaborateur de l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, qui a mené une longue médiation dans cette crise.

Le mouvement de contestation s'inquiète d'une «confiscation» du pouvoir par les militaires

«Les résultats auxquels vous êtes parvenus m'autorisent à espérer l'avènement d'un Mali nouveau, démocratique, laïc, prospère, fondé sur le travail, la justice sociale et l'égalité», a déclaré le chef de la junte aux participants.

Auparavant, plusieurs d'entre eux, en particulier des membres du mouvement de contestation qui a mobilisé pendant des semaines la rue contre le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), avaient dénoncé une «confiscation» du pouvoir par les militaires.

L'une des dirigeantes du mouvement, Sy Kadiatou Sow, ancien gouverneur de Bamako et ministre, s'est ainsi insurgée contre un «document qui a été complètement charcuté» par rapport aux travaux conduits depuis le 10 septembre.

«Nous n'approuverons pas cette charte» en l'état, a assuré Sy Kadiatou Sow, déplorant «une volonté de confisquer le pouvoir par le CNSP [Conseil national de salut du peuple institué par les putschistes] et ceux qui le soutiennent».

Les partisans d'une transition longue confiée aux militaires arguent du temps et de l'autorité nécessaires pour redresser un pays au bord du gouffre.

Les autres invoquent au contraire le risque d'une instabilité encore accrue dans un Sahel déjà meurtri par les groupes djihadistes et le mauvais exemple régional donné par une junte maintenue durablement au pouvoir.

Un groupe de colonels avait renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013 et affaibli par des mois de contestation générée par la grave crise sécuritaire, économique et institutionnelle traversée par le pays, mais aussi la corruption reprochée à toute la classe politique.

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