Sergueï Lavrov : face au Covid-19, faire primer la coopération internationale sur la confrontation
Dans un entretien à un hebdomadaire, le ministre russe des Affaires étrangères en a appelé à la coopération internationale face aux «menaces du monde moderne et interconnecté». D'après lui, la pandémie «a mis tout le monde sur un pied d'égalité».
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, appelle la communauté internationale à profiter de la pandémie de Covid-19 pour lancer une vaste coopération mondiale, dans un entretien exclusif publié le 12 août dans l'hebdomadaire de langue russe Argoumenty i Fakty.
«Nous appelons une fois de plus à des actions communes contre un mal commun, à utiliser la crise du coronavirus en tant que possibilité pour établir une large coopération internationale dans la lutte contre les risques et défis communs de l'humanité», a-t-il souligné.
Sergueï Lavrov s'inquiète d'une méfiance grandissante dans les relations internationales
Et le ministre de poursuivre : «Elle [la pandémie] a touché toutes les sphères de la vie politique, sociale et économique dans le monde. Les contacts politiques ont été gelés, les chaînes traditionnelles de production et de vente perturbées. Le Covid-19 a déclenché une crise profonde dans l'économie mondiale, qui fait maintenant face à une longue période de rétablissement. Dans le même temps, le monde connaît non seulement une grave récession économique, mais pourrait être sur le seuil d’un processus de restructuration des liens économiques habituels.»
Le chef de la diplomatie a jugé l’attitude de nombreux pays peu productive, voire stérile, ceux-ci cherchant dans la pandémie une nouvelle source de tensions et de divisions.
«Des confrontations s'accumulent dans les affaires mondiales. La méfiance grandit entre les participants à la communication internationale. Au lieu de voir se rassembler les potentiels dans la lutte contre le coronavirus, nous observons des tentatives de trouver des responsables pour la propagation de l'infection», a-t-il noté.
Pour Sergueï Lavrov, l’interdépendance à l'échelle planétaire qu’a révélée le coronavirus a placé l’ensemble des pays du monde face à un même niveau de risque. Selon lui, la communauté internationale aurait dû apporter des réponses en bonne intelligence, en mettant de côté les différends conjoncturels pour relever ce défi.
«La pandémie a mis tout le monde sur un pied d'égalité du jour au lendemain, montrant à nouveau que la plupart des menaces dans le monde moderne, étroitement interconnecté, ont une projection transfrontalière et qu'il ne sera pas possible de "rester à l’écart"», a-t-il conclu.