«Les terroristes se sentent libres» : Israël affronte l’extrémisme juif sur fond de heurts à Al-Aqsa
Une vague de violence concentrée autour de la mosquée Al-Aqsa, qui a été attaquée par des juifs extrémistes, a atteint la Cisjordanie. Des manifestants palestiniens ont affronté la police israélienne.
Des centaines de manifestants ont marché vers la colonie juive de Beit El mardi, en lançant des pierres «sur les véhicules de passage et aux forces de sécurité qui se rendaient sur place», a fait savoir la police locale.
En représailles, les forces de sécurité ont recouru à l’utilisation de gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc ou des armes de faible calibre sur les jambes de manifestants, au moins six d’entre eux ont subi des blessures aux jambes.
La mosquée Al-Aqsa, considérée comme un lieu saint pour les musulmans ainsi que pour les juifs, a été secoué par la violence au cours des deux dernières semaines. Seulement ces derniers jours la police a utilisé des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc contre les palestiniens dans le complexe.
Les vives tensions de ces derniers temps sont liées à la rupture de la règle qui date de 1967 qui veut que les juifs et les personnes d'autres religions soient autorisés à entrer sur l'esplanade entre 7h30 et 11h30 du matin mais qu'ils ne peuvent pas y prier. Selon les Palestiniens, des juifs d'extrême-droite seraient entrés dans la mosquée ce 27 septembre et auraient commencé à prier, violant ainsi un accord vieux de près de 50 ans.
#Abbas à l'#ONU: "Nous ne sommes plus liés avec les accords signés avec #Israël" http://t.co/EklJXwPWgNpic.twitter.com/lLvBqfvnJd
— RT France (@RTenfrancais) 30 Septembre 2015
De l’autre côté du mur
Cependant, l’application de la loi israélienne semble être rapide seulement lorsqu’il s’agit des Palestiniens, les choses paraissent différentes pour les extrémistes juifs.
Début août, les communautés israélienne et palestinienne ont été choquées par un incendie criminel en Cisjordanie dans lequel un bébé palestinien de 18 mois est décédé, ses parents ayant succombé à leurs blessures quelques jours après.
Un mois plus tard, les autorités ont signalé savoir qui était responsable de la tragédie mais ont refusé de divulguer cette information. «Nous savons qui est responsable mais nous ne le révélons pas afin de ne pas démasquer nos services de renseignement. Nous rencontrons des difficultés à réunir des preuves qui pourraient servir devant un tribunal», a expliqué le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon.
Ce n’était pas le seul cas révoltant de violence de la part des extrémistes juifs : à la mi-août, ils ont mis le feu à une tente bédouine, mais heureusement personne ne se trouvait à l’intérieur. En juin, un ultra-orthodoxe a poignardé et tué une jeune fille juive de 16 ans à la Gay Pride.
«Ces terroristes se sentent libres d’agir et de parler de violence et se conduire de manière violente. Ils se sentent libres puisque personne ne les a arrêtés dans le passé», a souligné à RT Ahmed Tibi, membre arabe du Parlement israélien.
3 jours de deuil national pour le bébé brûlé vif et sa mère en #Palestinehttp://t.co/I5VXdXRBWjpic.twitter.com/jsHRadUIYv
— RT France (@RTenfrancais) 7 Septembre 2015
Les auteurs restent impunis…
Les experts ont également une explication sur la raison pour laquelle les auteurs de méfaits demeurent impunis.
«Lorsqu’on parle des extrémistes juifs, on ne parle pas d’un groupe isolé des autres groupes de la société juive qui est moins violente, qui est en marge… certaines de ces personnes font partie de cercles légitimes tels que les leaders de communauté religieuse», a indiqué à RT Menachem Friedman, professeur à l'université de Bar Ilan.
Un des exemples les plus explicites est celui de Ben-Zion Gopstein, le chef d'une organisation extrémiste juive qui n’est pas interdite en Israël. Il a ouvertement appelé à brûler les églises chrétiennes de la Terre sainte, mais a été libéré suite à un bref interrogatoire.
«C’est la Bible, je n’ai pas honte d’aimer mon peuple et ma terre, et ceux qui pensent que ce n’est pas ma terre et qu’elle lui appartient, n’a rien à faire ici. Je me bats ici. Si c’est considéré comme un comportement extrême, alors je suis extrémiste», a-t-il confié à RT.
Dans le même temps, les punitions deviennent de plus en plus sévères pour les Palestiniens. «Il y a plus de 350 palestiniens qui sont arrêtés en détention administrative. Seulement trois colons israéliens ont été détenus le mois dernier. Les Palestiniens sont traduits en justice devant un tribunal militaire en Cisjordanie à la différence des colons juifs. Ils sont soumis aux tribunaux civils à l’intérieur d’Israël, ce qui est plus facile», a expliqué Ahmed Tibi.
A première vue, les choses apparaissent encore plus encourageantes avec les déclarations du Premier ministre Benyamin Netanyahou affirmant adopter la «tolérance zéro» envers les extrémistes juifs, et que le cabinet a approuvé de nouvelles mesures contre les Israéliens qui attaquent les Palestiniens.
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— RT France (@RTenfrancais) 25 Septembre 2015