Etats-Unis : la police du Delaware a abattu un handicapé noir qui voulait se suicider
Une enquête a été lancée aux Etats-Unis concernant la fusillade de Wilmington au cours de laquelle des agents de police ont tué un handicapé afro-américain armé d’un pistolet qui tentait de mettre fin à ses jours.
Des circonstances troubles entourent le mort de Jeremy McDole, 28 ans, un paralysé se déplaçant en fauteuil roulant. Celui-ci n’aurait pas obéi aux ordres des policiers de lever les bras et jeter son arme, selon la version de la police.
La police de Philadelphie, pas très pro-life, vient d'inventer une nouvelle forme de suicide assisté... #facepalmhttp://t.co/pWr6NlN0p1
— Félicien Cassan (@FelCassan) 24 Septembre 2015
Tout a commencé après un appel au 911 faisant savoir qu’un homme dans un fauteuil roulant allait retourner son arme contre lui, ont fait savoir les autorités locales. Arrivé sur la place, un des agents a couru en direction de l’homme en lui criant de déposer son arme.
Sur une vidéo enregistrée par un des témoins, après lui avoir crié «Haut les mains !», le policier a tiré alors que le handicapé ne bougeait pas. On entend la personne derrière la caméra dire que McDole est touché et qu’il saigne. Quelques instants plus tard, le policier a été rejoint pas par plusieurs de ses collègues, qui ont de nouveau sommé l’homme de lever les bras et déposer son arme.
A ce moment-là, McDole a glissé sa main vers la poche de ses jeans… Et les agents de police ont à nouveau ouvert le feu. Même si dans la vidéo on n’aperçoit pas d’autres pistolets que ceux présents dans les mains des agents de police, ceux-ci ont retrouvé juste après la fusillade un pistolet de calibre 38, cette arme appartenant supposément à l’homme venant d’être abattu.
La police persiste toutefois à dire que ses agents craignaient que McDole ne commence à tirer partout et soit dangereux pour les passants. Mais son oncle, Eugene Smith, estime qu’il ne représentait aucun danger et ne méritait pas d’être tué. «Ce n’était qu’une exécution», prétend Smith, qui était dans la foule qui s’est rassemblée spontanément sur le site de la fusillade avant d’ajouter : «Cela m’est égal s’il est noir ou blanc».
Reading that his last name is McDole @derayhttp://t.co/PbiPRT1wcQ
— Kyle Jaeger (@kylejaeger) 24 Septembre 2015
Alexis Anthony, cousine de McDole, a révélé que l’homme, qui était paralysé depuis 18 ans, voulait vraiment se suicider mais a fustigé les agissements de la police : «Ils n’auraient pas pu utiliser des tasers ?», s’est-elle demandée. Il y avait d’autres moyens de le calmer, mais «au lieu de cela ils l’ont tué». «Ils pouvaient juste le pousser de son fauteuil roulant», a précisé la femme.
La police américaine est souvent critiquée pour ses réactions excessives, surtout envers les personnes noires, comme Sandra Bland ou James Brown, pour ne citer qu’eux. La mort de ce dernier avait provoqué d’énormes émeutes à Ferguson l’an passé.
En savoir plus : La colère monte aux Etats-Unis pour Sandra Bland, morte pour un clignotant
Selon les statistiques officielles, 385 personnes ont été abattues par balle rien que durant les cinq premiers mois de l'année 2015. Soit plus de deux par jour. Parmi les victimes non armées, les deux tiers sont des Noirs ou des Hispaniques. Sur les 385 cas, seuls trois ont mené à des poursuites.