Pour «encourager» le respect du confinement, un maire ukrainien fait creuser... des tombes
- Avec AFP
Le maire de Dnipro a fait creuser des centaines de tombes dans les cimetières de sa ville afin d'inciter la population à respecter le confinement. Pourtant la cité industrielle qu'il administre n'a, jusqu'ici, enregistré aucun décès.
Comment inciter une population récalcitrante à respecter le confinement imposé par le gouvernement face à l'épidémie de coronavirus ? Un maire ukrainien a eu sa petite idée : faire creuser des centaines de tombes pour effrayer les habitants de sa ville, Dnipro, où pourtant aucun mort n'a été enregistré jusqu'ici.
L'édile de cette cité industrielle de près d'un million d'habitants, Boris Filatov, est un riche homme d'affaires, très actif sur les réseaux sociaux.
A ceux qui ne comprennent toujours pas : nous nous préparons au pire
«A ceux qui ne comprennent toujours pas : nous nous préparons au pire», a-t-il écrit sur Facebook le 2 avril, annonçant vouloir creuser ces centaines de tombes et exhortant les citadins à obéir aux règles d'isolement à domicile, souvent négligées par la population.
615 tombes creusées et 2 000 sacs mortuaires préparés
Selon Ioulia Vitvitska, porte-parole de la mairie cité par l'AFP, 615 tombes ont été creusées dans plusieurs cimetières et 2 000 sacs mortuaires étanches ont été préparés dans la ville.
Le maire de Dnipro assure que, «sans aucune exagération, c'est une question de vie et de mort», alors qu'il menace également de faire passer les amendes à 17 000 hryvnias − soit 570 euros environ − pour ceux qui ne se confineraient pas. Une somme très importante dans ce pays, un des plus pauvres en Europe.
Cette initiative du maire a été accueillie de diverses manières par les habitants de cette ville qui ne compte actuellement que 13 cas officiellement détectés et aucun décès. Pour l'écrivain populaire Ian Valetov, résidant dans la ville, cité par l'AFP, le maire a raison d'agir de la sorte et de brandir un «épouvantail» pour inciter ses administrés à «adopter une approche plus sérieuse» vis-à-vis de la pandémie.
Une crise de nerf du maire
De son côté Ivan Krassikov, chef d'une ONG locale surveillant notamment les activités de la mairie, est bien plus tranchant. Pour lui il s'agit d'«une crise de nerf du maire», incapable de gérer la situation.
En Ukraine, le Covid-19 a tué, selon le dernier bilan, 45 personnes pour un total de 1 462 cas recensés.