Les migrants de l'Open Arms ont débarqué à Lampedusa

Les migrants de l'Open Arms ont débarqué à Lampedusa© Guglielmo Mangiapane Source: Reuters
Une migrante débarque du navire de sauvetage de l'ONG Open Arms après son arrivée à Lampedusa, en Italie, le 20 août 2019.
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Les dizaines de migrants qui attendaient une solution à bord du navire de l'ONG Open Arms ont été débarqué dans la nuit du 20 au 21 août sur l'île de Lampedusa, en Italie. Une décision prise par la justice à cause des tensions à bord.

Les migrants recueillis en Méditerranée par le navire humanitaire Open Arms ont débarqué dans la nuit du 20 au 21 août sur l'île italienne de Lampedusa, en application d'une décision de justice prise compte tenu des fortes tensions à bord après des jours d'immobilité non loin de la côte.

Après une inspection de la police judiciaire et de deux médecins, le procureur d'Agrigente, Luigi Patronaggio, a décidé que les rescapés devaient être débarqués sur la petite île italienne, alors même que l'Espagne venait de faire appareiller un navire militaire pour les récupérer. Le procureur a aussi ordonné la mise sous séquestre d'Open Arms, de l'organisation humanitaire espagnole du même nom.

L'annonce du débarquement a suscité des explosions de joie sur le bateau. Des vidéos diffusées par des personnes présentes à bord ont montré migrants et sauveteurs s'embrasser et applaudir.

Une journaliste du quotidien El Pais à Lampedusa a relaté que certains, à bord, avaient entonné «Bella Ciao» alors que le navire entrait dans le port. Après être descendus un à un le long de la passerelle, parfois en boîtant, et avoir subi un bref contrôle médical, les migrants ont été conduits vers un centre d'accueil à bord de camionnettes, a-t-elle témoigné.

L'interminable attente face à la côte toute proche, qui avait commencé le 15 août, a provoqué des gestes désespérés de la part des migrants entassés à bord du navire. Le 20 août, 15 d'entre eux, certains sans gilets de sauvetage, s'étaient jetés par dessus-bord pour tenter de rejoindre Lampedusa à la nage. Selon une porte-parole de l'ONG, ils ont été «secourus» par les garde-côtes italiens et amenés sur l'île.

«Après 19 jours, nous débarquerons aujourd'hui à Lampedusa. Le navire sera temporairement immobilisé, mais c'est un coût qu'Open Arms assume pour assurer que les personnes à bord puissent être prises en charge», avait tweeté le fondateur de l'ONG, Oscar Camps, en apprenant la décision du procureur.

Les migrants de l'Open Arms s'étaient vu refuser l'accès de l'île par les autorités italiennes, bien que six pays européens (France, Allemagne, Luxembourg, Portugal, Roumanie et Espagne) se soient engagés à les accueillir. Certains de ces migrants secourus au large de la Libye par l'ONG ont passé 19 jours à bord, égalant ainsi le record des migrants secourus par le SeaWatch3 fin décembre avant leur débarquement à Malte le 9 janvier

Le bateau comptait 147 migrants à bord à son arrivée le 15 août près de Lampedusa, et un peu plus de 80 après l'évacuation des migrants ayant sauté à l'eau le 20 août et de plusieurs dizaines de mineurs ou de malades ces derniers jours.

Face au refus du ministre de l'Intérieur italien sortant Matteo Salvini de les laisser débarquer, Madrid avait fini le 20 août par envoyer un navire militaire vers Lampedusa pour venir y prendre en charge directement les migrants et les amener à Majorque.

Le bateau est parti à 18h30 de la base de Rota pour un voyage de trois jours vers Lampedusa. Joint par l'AFP, le gouvernement espagnol n'était pas en mesure de dire s'il rebrousserait chemin après la décision de la justice italienne.

Plus qu'un bateau

Le procureur italien a pris aussi la décision de mettre préventivement sous séquestre l'Open Arms, dans le cadre d'une enquête contre X pour séquestration de personnes, omission et refus d'actes officiels, dont Matteo Salvini a affirmé, sur Facebook, qu'elle le vise directement.

«Si quelqu'un pense me faire peur avec la énième plainte et demande de procès, il se trompe. Ce serait une blague d'être parvenu à convaincre l'Espagne d'envoyer un navire [pour récupérer les migrants] et maintenant d'oeuvrer à les faire débarquer en Italie et faire juger le ministre de l'Intérieur qui continue de défendre les frontières du pays», a-t-il dit sur Facebook.

Il ne resterait alors plus qu'un navire humanitaire au large des côtes libyennes, dont s'élancent régulièrement des embarcations de fortune avec des migrants à leur bord.

L'Ocean Viking, bateau affrété par les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, cherche lui aussi à débarquer dans un port sûr 356 migrants. Il est actuellement au nord-est de Malte.

Faute de consensus européen pour accueillir les migrants secourus par les navires d'ONG, leur sort fait régulièrement l'objet de longues et difficiles négociations entre Etats.

Passe d'armes

Le sort des migrants de l'Open Arms a tourné à la passe d'armes entre Madrid et Matteo Salvini, accusé de vouloir tirer profit de cette affaire en pleine crise politique à Rome, où le gouvernement, torpillé par le patron de la Ligue, a chuté le 20 août.

Conspuant une nouvelle fois Salvini, dont elle avait taxé le 19 août la position vis-à-vis de l'Open Arms de «honte pour l'humanité», la ministre espagnole de la Défense Margarita Robles a jugé le lendemain que «les vies humaines ne lui importaient pas».

«La fermeté est l'unique façon d'éviter à l'Italie de redevenir le camp de réfugiés de l'Europe, comme le démontre encore ces heures-ci le bateau de l'ONG espagnole des faux malades et des faux mineurs», a martelé pour sa part Matteo Salvini sur Twitter.

Lire aussi : Richard Gere monte sur l'Open Arms pour soutenir les migrants, Twitter réagit

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