Royaume-Uni : Jeremy Corbyn, candidat à la tête du Labour plus à gauche que la gauche travailliste

Royaume-Uni : Jeremy Corbyn, candidat à la tête du Labour plus à gauche que la gauche travailliste© Russell Cheyne Source: Reuters
Jeremy Corbyn, un candidat qui bouscule le Labor
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Il est la surprise de la campagne pour l'élection du prochain leader du parti travailliste. Jeremy Corbyn, 66 ans, caracole à 53% des intentions de vote avec un programme qui détonne : sortie de l'OTAN, renationalisations et refus de l'austérité.

Le 7 mai dernier, le parti travailliste avait subi sa pire défaite en plus de vingt ans et se retrouvait sans dirigeant, Ed Milliband ayant démissionné. Le plus vieux parti social-démocrate d'Europe cherche alors à se renouveler et s'il y a 20 ans, la surprise s'appelait Tony Blair, aujourd'hui elle prend le visage de Jeremy Corbyn, élu travailliste de la banlieue nord de Londres depuis 1983.

L'outsider qu'on n'a pas vu venir

Lui-même ne pensait pas pouvoir être candidat. Pour participer à cette élection interne, les quatre candidats devaient en effet rassembler les signatures de 35 députés travaillistes. Or, Jeremy Corbyn n'a obtenu ses signatures qu'in extremis uniquement par seul souci que toutes les lignes du parti soient représentées. 

Près de 610 000 votants, membres du Labour, syndicalistes et sympathisants inscrits pour l'occasion ont donc jusqu'au 10 septembre pour choisir entre quatre candidats. Outre Jeremy Corbyn, Andy Burnham, porte-parole du parti pour les questions de santé, Yvette Cooper, chargée de l'Intérieur dans le «gouvernement fantôme» du Labour et Liz Kendall, considérée comme Blairiste. 

L'enjeu est important puisque le vainqueur sera aussi le candidat du Labour au poste de Premier ministre aux élections de 2020. Outre le soutien des principaux syndicats, Jeremy Corbyn peut aussi compter sur les 145 000 nouveaux venus ayant payé les 3 livres sterling (4,2 euros) nécessaires pour participer au vote et dont la majorité entend voter pour lui.

Un programme anti-austérité

Jeremy Corbyn est le genre de candidat qui peut tranquillement déclarer que «les Britanniques ont beaucoup à apprendre de Karl Marx» sans paraître désuet. Et son programme économique est à l'avenant : il veut renationaliser les chemins de fer et la poste, augmenter l'impôt des plus riches, dénucléariser le Royaume-Uni. Autant dire que cela tranche avec un Labour acquis au libéralisme économique, au blairisme et à l'austérité.

S'il est partisan de l'Europe, mais solidaire, Jeremy Corbyn a ainsi déclaré dans une intreview à l'hebdomadaire New Stateman : «Si nous laissons des forces irresponsables détruire une économie comme celle de la Grèce, quand tout l’argent de l’aide financière va aux banques (...), il faut quand même s’interroger sur ce que l’Union européenne fait». 

Sur le plan politique, le candidat est antimonarchiste, s'est opposé à la guerre en Irak, entend associer le Hamas et le Hezbollah aux pourparlers de paix au Proche-Orient et souhaite la sortie de son pays de l'OTAN. De quoi faire grincer quelques dents dans l'establishment...

Corbynmania versus Corbyn-bashing

Dans un pays où 36% des citoyens ne votent pas ou plus, Jeremy Corbyn entend mobiliser contre la politique d'austérité menée par le gouvernement Cameron. Même son absence d'expérience ministérielle semble constituer un avantage pour certains sans illusion sur la classe politique. D'autres enfin voient en lui le leader d’un Podemos ou d’une Syriza à la britannique, sur le modèle de l'Espagne ou de la Grèce.

Des Hashtag #Corbynmania, #JeremyCorbyn4Leader ont ainsi été lancés.

Mais si la Corbymania bât son plein, le candidat a aussi ses détracteurs. Parmi eux, le plus virulent est sans doute l'ancien Premier ministre Tony Blair qui a ainsi expliqué que tous ceux dont le cœur penchait pour Jeremy Corbyn méritaient une transplantation cardiaque. Selon lui, Corbyn c'est la mort du Labour.

Résultat : dès après cette déclaration, le candidat Corbyn a pris 20 points dans les sondages. «Même si vous me détestez, s'il vous plaît ne votez pas pour lui», a de nouveau plaidé Tony Blair dans une tribune publiée la semaine dernière par The Guardian. Sans grand succès visiblement.

Autre opposant, Gordon Brown, qui a estimé qu'en cas de victoire, le député de North Islington pourrait détériorer les relations internationales en s'alliant avec le Hezbollah, le Hamas, le Venezuela et la Russie. 

Sinon, pour la petite histoire, Jeremy Corbyn est végétarien, ne boit pas d'alcool, se déplace en vélo et aurait divorcé de sa seconde épouse car elle souhaitait scolariser leurs enfants dans une école privée.

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