Les Etats-Unis admettent que l’UE ne veut plus prolonger des sanctions
Lors de sa rencontre avec Reuters, John Kerry a insisté sur la nécessité de ratifier l’accord signé avec l’Iran à tout prix, au risque de perdre toute crédibilité auprès des alliés européens qui prolongent les sanction antirusses contre leur gré.
Le chef du département d’Etat américain a avoué hier que ses alliés européens étaient exaspérés de subir les conséquences des sanctions imposées à la Russie, à la demande de Washington. John Kerry a même déclaré que les Etats-Unis pouvaient gâcher leurs relations avec l’UE, si les députés américains ne ratifiaient pas l’accord sur nucléaire récemment signé avec l’Iran.
«Si nous nous rétractons et annulons l’accord et puis leur disons “Vous devez suivre nos règles et nos sanctions dans tous les cas“, ce sera un moyen très rapide, mes amis, pour eux de quitter l’Ukraine. Ils y sont déjà dans une situation très délicate, et prêts à dire qu’ils y ont fait leur part. Ils sont prêts à dire “nous sommes les seuls à payer le prix de vos sanctions“», a précisé le chef du département d’Etat.
L’#UE ne pourra pas toujours obtenir la prolongation des #sanctions par intimidation
http://t.co/IyJ0OvSAcQpic.twitter.com/xGv5kJmUwU
— RT France (@RTenfrancais) 11 Août 2015
Les informations publiées dans les médias européens confirment les suppositions de John Kerry. La plupart des compagnies européennes sont mécontentes des sanctions antirusses, en raison des sanctions-ripostes imposées contre elles par la Russie. Selon des statistiques récentes, l’UE perdrait des sommes immenses à cause de l’embargo russe. La France notamment, serait privée de 11,1 milliards d’euros de recettes d’exportation, l’Allemagne de 29,9 Mds€ et l’Italie de 16,3 Mds€.
«Oui, ça c’est vrai, ils ne veulent pas le faire, mais encore une fois, c’était le gouvernement des Etats-Unis et le président américain qui ont insisté. Ils ont même forcé l’Europe à maintenir les sanctions», a déclaré le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden.
Cet été, les Etats-Unis et l’EU ont prolongé les sanctions contre la Russie. Mais si le gouvernement américain l’a fait dans le cadre du renforcement de la politique extérieure américaine, selon les révélations de leur ambassade en Russie, les pays européens sont passé par une longue discussion, car tous les pays n’étaient pas prêts à se priver du marché dans une période de la crise.
Selon les estimations de l’institut autrichien des études économique WIFO, l’UE a perdu 100 milliards d’euros et plus de deux millions d’emplois, au cours de la première année de sanctions, et l’on ne s’attend pas à ce que ces chiffres diminuent cette année.