En Grande-Bretagne, des internautes «likent» sans le savoir des citations de Hitler sur les migrants
Un média britannique a voulu vérifier ce qui se passerait s'il postait des citations nazies en remplaçant le mot «juif» par «migrant». Il a constaté que de nombreux internautes «likaient» ces propos sans comprendre d'où ils provenaient en réalité.
En Grande Bretagne, le Dailymail, accablé par la facilité avec laquelle certains lecteurs pouvaient se livrer à des commentaires de plus en plus violents et haineux envers les migrants, a décidé de «tester» ses lecteurs.
The people behind @bestofthemail and @dmreporter replaced “jew” in Hitler quotes to expose Daily Mail commenters.
https://t.co/hBP8HA9Mc3
— Newsy (@NewsyVideos) 11 Août 2015
Dis moi ce que tu «Like», je te dirais qui tu es
Ainsi, sur son site internet, il a posté de extraits de célèbres ouvrages nazis, dont le «Mein Kampf» de Adolf Hitler en personne en remplaçant le mot «juif» par le mot «migrant».
Turns out you get massively upvoted if you post Nazi propaganda about migrants on the Mail website (thx @DMReporter) https://t.co/whz04WOfft
— Daily Mail Comments (@BestoftheMail) 10 Août 2015
Les journalistes ont pu alors constater, choqués, que ces citations nazies recevaient un nombre incroyable de «Like» (J'aime), bien plus important que de «dislike» (Je n'aime pas).
En quelques heures, une citation adaptée de Robert Ley, un des organisateurs du parti nazi qui parlait «de la necessité de mener une lutte sans pitié» contre «les migrants» (le mot initial étant «juif») a recueilli en quelques heures 193 «Like» contre seulement 6 «Dislike» !
Selon le Daily Mail, le but de l'expérience était de montrer la facilité avec laquelle les propos les plus insoutenables pouvaient être véhiculés sur la toile et approuvés par des gens qui cliquaient «stupidement» sur «j'aime» sans «même réfléchir à la signification des propos qu'ils sont en train d'approuver».
En Avril dernier, Katie Hopkins, une journaliste très controversée du Sun, avait provoqué l'ire de l'opinion publique après avoir tenu des propos particulièrement odieux sur la situation migratoire, qualifiant notamment les réfugiés de «cafards».
Une pétition adressée au tabloïd et exigeant le licenciement de la journaliste avait par la suite recueilli 300 000 signatures.