ONU : 165 dollars pour un enfant, selon le catalogue des prix des esclaves sexuelles de Daesh
Après avoir circulé près d’un an, l’ONU a finalement confirmé la rumeur concernant l’existence d’une liste de prix soumise aux combattants de Daesh intéressés par l’achat d’esclaves sexuelles pour des prix démarrant à 165 dollars.
Cette information avait été relayée en ligne essentiellement au mois de novembre. L’ONU a récupéré une copie papier en avril mais a été réticent à confirmer son authenticité. Zainab Bangura, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU chargée des questions deviolences sexuelles dans les zones de conflit, a certifié l’existence du menu des choix sexuels.
«Ces filles sont colportées comme des barils de pétrole», a indiqué Bangura à Bloomberg. «Une fille peut être achetée et revendue par cinq ou six hommes différents. Parfois, ces combattants revendent les filles dans leurs familles pour quelques milliers de dollars.
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— David Feeney (@Feeney4Batman) 4 Août 2015
La politique de prix est simple, plus elles sont vieilles, moins on les vend cher. Tous les achats se font dans la monnaie officielle de l’Irak, le dinar irakien. L’équivalent en dollar américain montre que les combattants radicaux peuvent acquérir un enfant âgé de 9 ans pour 165 dollars, les adolescentes sont moins chères, et ne coûtent que 124 dollars. Quant aux femmes âgées de plus de 20 ans, elles sont vendues pour 40 dollars.
Le processus d’acquisition est basé sur la hiérarchie : aux commandants sont proposés les lots de premier choix. Puis, c’est au tour des riches civils pervers étrangers venant de la région, qui sont autorisés à faire des offres pouvant s’élever à plusieurs milliers de dollars, a rapporté la représentante spéciale de l’ONU. Le reste est vendu aux combattants selon les prix indiqués sur la liste des esclaves sexuelles.
UN tells horror-tale of ISIS sex slaves - http://t.co/Xiu2XdEopnpic.twitter.com/dOjq4P672v
— Newsnish (@newsnish) 11 Mai 2015
D’après Zainab Bangura, il est presque impossible de briser le commerce sexuel sur les territoires contrôlés par les combattants du groupe terroriste. «Ils possèdent tout un appareil et ont un programme», a-t-elle dit. «Ils ont également édité un manuel sur la façon dont il faut traiter ces femmes. Ils ont un bureau spécial qui organise l'ensemble de ces mariages et la vente des femmes», a-t-elle détaillé.
Des milliers de femmes irakiennes ont été asservies à l’esclavage sexuel. Près de 3 000 femmes et filles appartenant à la minorité kurdophone yazidie, considérée comme hérétique par le groupe extrémiste sunnite, sont devenues prisonnières au cours de l’offensive des combattants à travers toute la région. L’Etat islamique a aussi réussi à capturer et assujettir d’autres minorités sur le territoire dont ils ont le contrôle. A la fin de l’année dernière, Daesh a publié un pamphlet édictant les règles sur la manière dont les combattants doivent traiter les femmes, enfants et jeunes filles esclaves.
Islamic State selling sex slaves, the younger the better, claims UN official http://t.co/Wk8NEtsmHFpic.twitter.com/JC4Ln3ZBlW
— Y u no breaking news (@discoveringabot) 4 Août 2015
Les djihadistes prétendent que capturer les femmes parce qu’elles ne croient pas en l’Islam est justifié. D’après le pamphlet, les membres de l’Etat islamique sont autorisés à faire l’amour à ces femmes, ce qui peut être fait dès leur capture si la fille est vierge. Sinon, d’après le manuel, «son utérus doit d’abord être soumis à une purification» avant le rapport sexuel.
Le pamphlet signale aussi que la femme esclave peut subir un «tabassage disciplinaire». Cependant, l’Etat islamique interdit à ses combattants de frapper les esclaves pour le plaisir ou pour la torture.