Une carte interactive révèle le détail des frappes israéliennes un an après la guerre de Gaza
Un an après l’offensive israélienne dévastatrice à Gaza, des groupes de défense des droits de l’homme ont lancé une carte interactive répertoriant les frappes aériennes israéliennes composée d’images satellite, de témoignages et de vidéos.
Cette carte interactive permet «de donner une image exacte» de ce qui s’est passé lors des 50 jours qu’a duré l’opération israélienne «Bordure protectrice». Le document compile les données de plus de 2 500 attaques opérées sur les territoires palestiniens entre le juillet et août de 2014. L’outil en ligne lancé mercredi par Amnesty International et Forensic Architecture s’appelle «La plateforme de Gaza».
«La plateforme de Gaza utilise la puissance des nouveaux outils numériques pour faire la lumière sur des événements complexes, tels que la dernière guerre à Gaza. Elle permet aux utilisateurs de se placer à différentes échelles, à commencer par les petits détails de chaque incident jusqu’à la représentation du conflit tout entier en reliant différents événements entre eux», a fait savoir Francesco Sebregondi, coordinateur du projet «La plateforme de Gaza».
Selon l’organisme de surveillance des droits de l’homme, cette plateforme illustre les pratiques des militaires israéliens «prenant pour cible des immeubles résidentiels», ainsi que l’utilisation répétée de l’artillerie sur laquelle «il faudrait enquêter pour crimes de guerre» car c’est une arme explosive qui n’est pas précise. Lorsque les militaires israéliens affirment que leurs cibles était des combattants du Hamas, les autorités de Gaza répondent que des civils ont été directement pris pour cible.
551 Palestinian children were killed in Israel's assault on Gaza last year: http://t.co/O7cf7RMuVw#50Days4Gazapic.twitter.com/B5ApJxSjuE
— AmnestyInternational (@AmnestyOnline) 8 Juillet 2015
«Avec cet outil, nous essayons de passer à travers ces deux narrations différentes et d’obtenir une analyse indépendante à partir de laquelle on peut tirer des conclusions», a expliqué Philip Luther, responsable d’Amnesty International. L’ONG a en outre promis de mettre à jour cette carte dès que de nouvelles informations seraient recueillies.
Les Israéliens sont prêts à vivre sous les roquettes
Cette offensive de l’été 2014 a été parmi les plus meurtrières et destructrices du conflit israélo-palestinien. A l’issue des hostilités, on a dénombré des milliers de morts et de blessés, et davantage encore de sans-abris. Cela n’empêche pas les familles israéliennes de se déplacer vers le sud d’Israël, pourtant exposé à des attaques quasi-quotidiennes.
Nombreux sont ceux qui considèrent qu’une nouvelle guerre à Gaza est inévitable. Mais malgré ces craintes de jeunes familles s’y déplacent. La raison de cet afflux ? Le gouvernement israélien s’est lancé dans la reconstruction de la région même si le calme n’y est pas encore revenu. Mais surtout, le prix de l’immobilier y est très avantageux.
Le gouvernement israélien a dépensé six milliards de dollars pour ériger de nouvelles villes dans le sud du pays vide d’Israéliens. Les autorités ont pour objectif de faire doubler la population pour les cinq ans à venir.
«Cela peut sembler bizarre de se déplacer dans un endroit où les bombes font partie du quotidien. Mais une maison de quatre pièces et une acre de terrain coûtent ici le même prix qu’un minuscule appartement de deux pièces à Tel-Aviv. Le Premier ministre va même plus loin en promettant qu’un jour cette région qui aujourd’hui vit sous les roquettes est appelée à devenir le Las Vegas israélien», conclut Paula Slier.