Un an après la guerre, l'inconsolable détresse des gazaouis
1 an après la sanglante guerre des 50 jours à Gaza en 2014, les Palestiniens vivent toujours au milieu des ruines, les sans-abris se comptent par milliers. RT est allé à la rencontre de ces laissés pour compte et a recueilli leurs témoignages.
Voilà maintenant 1 an qu'Israël a lancé sa dernière offensive contre la bande de Gaza, tuant des milliers de personnes, endommageant et détruisant leurs maisons. Lizzie Phelan de RT a visité l'enclave assiégée, témoin de la façon dont les gens vivent toujours au milieu des décombres de la guerre.
Somaya, habite une ville à l'Est de la bande de Gaza, près de la frontière israélienne. Elle est forcée de trouver des morceaux de bois et de carton à même la façade du conteneur qui lui sert d'abri.
«Je préférerais encore vivre dans une tente, au milieu des ruines de ma propre maison qu'ici» dit-elle. «La nuit, je rêve que je rentre chez moi, mais ensuite je me réveille et réalise que je vis dans un conteneur».
People whose homes were bombed by #Israel living in containers and tents in stifling heat one year on. #Gazapic.twitter.com/1Nl7hFFCZs
— Lizzie Phelan (@LizziePhelan) 5 Juillet 2015
Des milliers d'habitants de Gaza observent le mois sacré musulman du ramadan au milieu des décombres de leurs maisons, rapporte Lizzie Phelan, présente sur place. Même se rendre à la prière est devenu difficile : les missiles israéliens ont frappé même les mosquées - et parmi celles qui ont été détruites, peu ont été reconstruites.
Mosques targeted by #Israeli missiles last year in #Gaza still lay in ruins pic.twitter.com/1XN3aOsUSz
— Lizzie Phelan (@LizziePhelan) 5 Juillet 2015
«Ceci est la pire situation humanitaire que Gaza n'ait jamais connue» a déclaré à RT Amjad Shawa Y, chef du bureau du réseau des ONG palestiniennes.
«Un an après la guerre (guerre dîte «des 50 jours» en 2014 NDLR), les décombres jonchent encore les rues. Des milliers de maisons de Gaza ne sont plus qu'un tas de ruines. Des dizaines de milliers de familles vivent le Ramadan dans les décombres de leurs maisons».
Israël a lancé sa dernière offensive militaire «Opération protection Edge» contre le Hamas dans la bande de Gaza le 8 Juillet 2014. L'opération, organisée en représailles à des tirs de roquettes du Hamas a coûté la vie à 2 251 Palestiniens, essentiellement des civils, ainsi qu'à 72 Israéliens, selon l'ONU.
Just with Baker fam who lost 4 kids 2 Israeli rockets as they played football.1yr fwd their agony gets worse each day pic.twitter.com/r0WfIBVTpG
— Lizzie Phelan (@LizziePhelan) 6 Juillet 2015
La guerre des 50 jours a détruit ou endommagé 18 000 maisons. La reconstruction a été bloquée par les restrictions à la frontière et les tensions politiques.
«L'armée israélienne a détruit nos maisons par ses frappes aériennes et rasé des quartiers entiers» a expliqué à RT un résident de l'Est de Gaza, Abou Mohamad Kadaih.
«On a promis aux gens que leurs maisons allaient être reconstruites, mais elles ne l'ont jamais étées. Nous ne pouvons pas nous reconstruire. La guerre ne nous a rien laissée».
Dans un rapport de l'organisation mondiale de protection des enfants Save the Children, environ 100 000 personnes sont toujours sans abri dans la bande de Gaza.
Le rapport ajoute que, selon les dernières estimations, au moins 551 enfants ont été tués lors de l'offensive Israélienne de 2014, tandis que 3 436 d'entre eux ont été blessés et environ 1 500 ont perdu leurs parents.
«Beaucoup d'enfants à Gaza ont vécu 3 guerres au cours des 7 dernières années, dont la plus brutale fut la dernière. Ils sont brisés émotionnellement et pour beaucoup, physiquement aussi», a déclaré Carolyn Miles, président et chef de la direction de Save the Children.
Le rapport montre que la majorité des enfants (jusqu'à 75%), présentent les symptomes d'une grave détresse émotionnelle. Presque tous mouillent leur lit dans leur sommeil et tous font des cauchemars. Parallèlement, 89% des parents ont déclaré que leurs enfants avaient constamment peur et plus de 70% des enfants se sont dits inquiets à propos d'une nouvelle guerre.
L'organisme de bienfaisance a reccueilli des centaines de témoignages poignants d'enfants, comme celui de cette petite fille de 12 ans : «Nous avons vu notre maison détruite. Je pleurais parce que nous y avons des souvenirs et des rêves depuis le jour de notre naissance. Mes souvenirs, mes photos, mes vêtements, mes jouets ... tout est parti. Je ne peux pas vivre, je ne ressens que du chagrain et de la douleur».
Le dernier rapport de l'ONU, publié en Juin, accuse Israël et les groupes armés palestiniens d'avoir commis de possibles crimes de guerre durant le conflit de Gaza en 2014 et parle d'une «dévastation sans précédent».
«L'ampleur de la dévastation et la souffrance humaine à Gaza sont sans précédent et auront définitivement un impact sur les générations à venir», a déclaré dans un communiqué la juge New-Yorkaise Mary McGowan Davis, présidente de la commission.