Londres, première ville au monde pour le commerce de la drogue et le blanchiment d'argent sale
La City est devenue la plaque tournante principale du trafic de drogue. Cette London connection est dénoncée par Roberto Saviano, journaliste et auteur d'une enquête remarquée sur la criminalité organisée napolitaine.
Roberto Saviano souligne ainsi que les banques britanniques et les services financiers ignorent délibérément la règle implicite qui prévaut dans la finance: «Connais tes clients». Cette régle a été précisément conçue pour empêcher les criminels de blanchir les profits de leurs activités illégales.
Ce journaliste sait de quoi il parle puisqu'il vit caché depuis la publication, il y a dix ans, de son livre Gomorra. Ce livre au retentissement international, offrait une plongée dans les activités de la Camorra, le syndicat du crime qui sévit à Naples.
Roberto Saviano: Italy's most hunted author http://t.co/V41P7wyCB6pic.twitter.com/DCRirAW9Kw
— Telegraph Books (@TelegraphBooks) 4 Juillet 2015
Londres, «la tête» du trafic international de drogue
«Le Mexique est le cœur du trafic international de drogue, Londres en est la tête» Roberto Saviano
Décrivant le commerce international de la drogue dans The Independent, Roberto Saviano a pointé l'amende de 1,2 Milliards de livres, soit environ 1,70 milliards d'euros, que la banque HSBC a du verser en 2012 pour avoir blanchi l'argent d'un cartel de drogue mexicain: «La plus grande banque au Royaume-Uni! Pourtant le sujet a été peu traité. Les Britanniques estiment que ce n'est pas leur problème pusiqu'il n'y a pas de cadavres dans les rues» a déploré ainsi le journaliste.
Dans son second livre Extra pure, Roberto Saviano s'était plongé dans l'économie de la cocaïne et au coeur de ses réseaux criminels. Selon lui, le narcotrafic représente aujourd'hui la première industrie au monde. Plus encore, selon le journaliste italien, ce sont précisément les centaines de milliards de dollars du narcotrafic qui auraient sauvé en partie les banques lors de la crise des Subprimes en 2008.
Les autorités britanniques dressent le même constat que le journaliste italien. Dans un rapport récent, l'Agence nationale de la criminalité (NCA) du Royaume-Uni estime également que «des centaines de milliards de dollars» sont actuellement blanchis à travers les banques du Royaume-Uni chaque année. Par la voix de son directeur, Keith Bristow, l'agence a estimé que «le comportement criminel des banques de Grande-Bretagne est une menace pour la sécurité nationale en raison de l'énorme préjudice qu'elles pourraient causer à l'économie».
La NCA s'est également inquiétée que ces mêmes réseaux de blanchiment utilisés par le crime organisé ont également servi à des groupes terroristes.
Selon l'agence, ce sont plusieurs centaines de milliards de livres issus d'activités criminelles qui sont blanchis par le biais des institutions financières britanniques. Sous la pression, les dix plus grandes banques de Grande-Bretagne ont d'ailleurs accepté de remettre volontairement à la NCA les détails des comptes et opérations financières de personnes soupçonnées de blanchiment d'argent.
#NCA boss says #crime in UK #Banks is 'a threat to national security' http://t.co/iXEk0xchvA via @standardnews
— Corker Binning (@CorkerBinning) 17 Février 2015
Roberto Saviano a rencontré David Lammy, probable candidat travailliste à la mairie de Londres en 2016, lequel a déclaré que le Royaume-Uni devait prendre «très au sérieux» ces propos: «Je suis particulièrement préoccupé par le fait que la flambée des prix de l'immobilier londoniens soient alimentés par de l'argent sale et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir en tant que maire pour veiller à ce que le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale soient déracinés par les autorités».