Nucléaire iranien : Les USA menacent d'«arrêter les négociations s'il y a de la mauvaise volonté»
Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est exprimé sur les négociations autour du programme nucléaire iranien, en disant que les puissances «n'avaient jamais été aussi proches d'obtenir un accord», au prix de larges concessions de Téhéran.
«Nous ne sommes pas là où nous devrions être sur un certain nombre de points majeurs des négociations», a concédé John Kerry, en ouverture de son intervention, dimanche 5 juillet.
Alors que les négociations continuent, à Vienne, entre les grandes puissances du P5+1 (USA, France, Russie, Royaume-Uni, Allemagne et Chine) et l'Iran, le chef de la diplomatie américaine s'est exprimé devant un parterre de journalistes.
Une intervention au cours de laquelle le Secrétaire d'Etat a soufflé le chaud et le froid, montrant qu'il aurait souhaité se trouver à un stade plus avancé des négociations, mais précisant que les puissances «n'avaient jamais été aussi proches d'un accord».
John Kerry sur l'#Iran : les #USA prêts à quitter les #négociations
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— RT France (@RTenfrancais) 5 Juillet 2015
Des négociations et des décisions
Les négociations autour du nucléaire iranien durent depuis vingt mois. Les différents partis ne parviennent pas à se mettre d'accord. Les sept pays sont représentés autour de la table par leurs ministres des affaires étrangères (Laurent Fabius pour la France). Est également présente l'Union Européenne (UE), représentée par la chef de sa diplomatie, l'italienne Federica Mogherini.
En savoir plus : Négociations sur le nucléaire iranien, match nul et prolongations
In Vienna for ministerial meetings on #IranTalks. If all negotiating parties have strong political will in these last moments,we can make it
— Federica Mogherini (@FedericaMog) 28 Juin 2015
Pour les puissances occidentales, le but des discussions est la réduction par Téhéran du nombre des ses centrifugeuses. De 19 000, le P5 exige une réduction à 6 104, dont 5 000 devant être dédiées à l'enrichissement, de quoi réduire drastiquement les prétentions de développement d'une filière nucléaire civile souhaitée par Téhéran.
Autre condition : l'accès à l'ensemble des installations nucléaires iraniennes pour les inspecteurs de l'Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA). Ceux-ci doivent exercer un contrôle minutieux du dispositif afin de s'assurer que le pays ne développe pas d'armes nucléaires.
Côté iranien, les exigences concernent la levée des sanctions qui pèsent sur le pays. Depuis la genèse du programme nucléaire, les puissances occidentales ont fait peser un lourd blocus sur Téhéran, qui vient paralyser l'économie iranienne. Elles ont notamment interdit les investissements directs dans la production gazière et pétrolière, et elles empêchent l'Iran d'exporter ses produits pétroliers raffinés. Une situation intenable pour la République Islamique dont l'économie est dépendante de la vente de ses ressources pétrolières.
Sont également interdits les imports vers Téhéran de toute production militaire et nucléaire. Enfin, les sanctions touchent aux transactions bancaires et d'assurance. Un blocus qui a eu de sérieuses répercussions sur la santé économique du pays. La levée de ces sanctions est une condition indispensable pour Téhéran, qui souhaite se montrer ferme face aux exigences occidentales.
As SL @khamenei_ir stressed,Iranians want a dignified deal and reject excessive demands.Going to Vienna to secure a fair & lasting #IranDeal
— Javad Zarif (@JZarif) 25 Juin 2015
Alors que les négociations doivent déboucher sur un accord «historique», la question du nucléaire iranien étant un nœud dans la diplomatie internationale depuis maintenant une décennie, les belligérants ont du mal à se mettre d'accord. Élément révélateur des difficultés : l'échéance des pourparlers ne cesse d'être repoussée. Déplacée au 30 juin avant d'être de nouveau reculée au 7 juillet, cette date, avant laquelle un accord se doit d'être trouvé, semble de moins en moins flexible. En annonçant que les États-Unis seraient prêts à quitter la table des négociations à l'horizon du 7 juillet, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, pose un ultimatum : le verrouillage de cette dernière date, pour tenter de mettre la pression sur l'Iran.