Massacre au Yémen : un homme perd 27 membres de sa famille dans une frappe aérienne saoudienne
Au Yémen, un homme qui accueillait des hôtes invités pour la demande en mariage de sa fille a perdu 27 membres de sa famille, notamment 17 enfants, dans une frappe aérienne meurtrière saoudienne.
Walid Al-Ibbi a perdu sa femme, son père, quatre filles et 21 autres membres de sa famille, lorsqu’une frappe aérienne saoudienne a touché sa maison de la ville de Saada dans le nord du Yémen connue comme un des bastions des Houthis. Au total, 17 enfants ont été tués, dont un bébé qui n’avait qu’un mois.
Walid al-Ibbi lost 27 family members in #Saudi-led airstrike on #Yemen. #YemenCrisishttp://t.co/RU2YGPcZqqpic.twitter.com/guiDfU7Y0J
— Edward Herbert (@ed_herbert) 2 Juillet 2015
Dans une interview, il a décrit la nuit fatale du 5 mai qui a changé sa vie pour toujours, lorsque tous ses proches ont péri.
«Cette nuit-là, un monsieur est venu faire la demande en mariage à ma fille», a raconté Walid Al-Ibbi à Human Rights Watch (HRW). Mais la joyeuse occasion a tourné au cauchemar : «Je n’ai même pas eu le temps d’être heureux pour elle».
Ibbi a décrit la tragédie dans une vidéo publiée par HRW cette semaine où l’organisation des droits de l’homme discute des souffrances causées aux civils par la campagne aérienne de l’Arabie saoudite.
Selon l’organisation, ces frappes aériennes ont tué 59 personnes entre le 6 avril et le 11 mai. Tous sont des civils. Parmi eux figurent notamment au moins 35 enfants.
La vidéo fait partie des preuves recueillies par HRW pour un rapport de 47 pages qui révèle que des civils sont tués «illégalement» au Yémen. Le rapport est basé sur des interviews avec 28 personnes et témoins sur place.
«Le bombardement de Saada par la coalition a fait tuer des dizaines de civils en dévastant des familles entières», a confié Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord de HRW. «Ces attaques sont de graves violations des lois de la guerre et des enquêtes doivent être menées proprement et en profondeur», a-t-elle ajouté.
Les tensions au Yémen ont resurgi après que le président chiite Saleh a été déposé en 2012. Ses partisans chiites ont capturé la capitale de Sanaa en septembre dernier et ont envoyé le président actuel sunnite Abd Rabo Mansour Hadi en exil. Les forces houthistes ont progressé vers les sud et capturé de grandes parties du Yémen.
En mars dernier, une coalition menée par l’Arabie saoudite a lancé une campagne aérienne contre les Houthis. Cependant, aucun progrès important n'a été enregistré.
Le 3 juillet, les parties en conflit au Yémen ont convenu d'une pause humanitaire, a déclaré un adjoint du représentant russe d’auprès de l’ONU Vladimir Safronkov. La dernière pause humanitaire a eu lieu en mai dernier.