Bachar el-Assad : la soi-disant attaque chimique du 4 avril était «une opération déguisée»

Bachar el-Assad : la soi-disant attaque chimique du 4 avril était «une opération déguisée» Source: Reuters
Le président syrien a produit un récit très différent de la narration occidentale à propos de l'attaque chimique présumée qui aurait frappé la ville de Khan Cheikhoun le 4 avril
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Dans une interview à Sputnik, le président syrien est revenu sur l’attaque chimique qui aurait frappé la ville de Khan Cheikhoun. Selon lui, il s’agit d’une mascarade visant à justifier le bombardement de la base syrienne par les Etats-Unis.

Depuis l’utilisation présumée d’armes chimiques sur la ville de Khan Cheikhoun le 4 avril, Bachar el-Assad est voué aux gémonies par la majorité des chancelleries et de la presse occidentales. Selon la rhétorique de Washington et de ses alliés, le gouvernement syrien aurait utilisé du gaz sarin, tuant ainsi 87 personnes dans cette localité tenue par l’opposition et située au nord-ouest de la Syrie. Lors d’une interview donnée à Sputnik le 20 avril, le président syrien a offert un autre son de cloche.

L’hypothèse de la ruse militaire

D’après lui, ce qu'il s’est passé le 4 avril à Khan Cheikhoun – ou plutôt ce qu’il ne s’est pas passé – n’est rien d’autre qu’une «opération déguisée». Une ruse destinée à justifier le bombardement de la base gouvernementale d’Al-Chaayrate.

S'il y avait eu une fuite de gaz ou une attaque chimique, comment la population pourrait-elle continuer à vivre ?

«Nous croyons à cette hypothèse parce que la frappe a été préparée à l'avance, ils [les Etats-Unis] ne voulaient pas écouter, enquêter, ils voulaient seulement lancer l'attaque. Nous estimons que c'était une opération déguisée pour une raison et une raison simple : s'il y avait eu une fuite de gaz ou une attaque chimique […], comment la population pourrait-elle continuer à vivre ? Ils n'ont pas évacué la ville, la vie a repris son cours habituel. Pourtant, selon eux, on y a utilisé des armes de destruction massive !», a souligné Bachar el-Assad.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, les navires américains USS Porter et USS Ross ont tiré 59 missiles Tomahawk en direction de la base d'Al-Chaayrate, dans la province centrale de Homs. D’après le Pentagone, ces frappes ont été menées en représailles à l’attaque chimique présumée du 4 avril et parce que «des stocks de gaz» avaient été repérés sur le site. «Ils ont attaqué tous les dépôts, mais il n'y a pas eu de fuite de gaz sur le territoire de la base aérienne. Aucun officier de notre armée ou membre du personnel militaire n'a été touché par du gaz», note le président syrien.

Manque d’investigation

Ce dernier déplore également qu’aucune enquête de terrain n’ait été effectuée. «Nous avons envoyé une lettre officielle aux Nations unies, dans laquelle nous leur demandons l'envoi d'une délégation afin d'enquêter sur ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun. Bien entendu, ils n'ont encore envoyé personne, parce que l'Occident et les Etats-Unis ont bloqué la venue de toute délégation. Car s'ils viennent, ils devront se rendre à l’évidence que ce qu'il s’est passé à Khan Cheikhoun, et ensuite à la base aérienne d’Al-Chaayrate, n’est basé que sur des mensonges. C'est pourquoi ils n'ont envoyé personne. Pour que cette délégation soit envoyée, je pense que cela ne peut être fait que par le biais de la Russie et peut-être d’autres pays. Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune information concernant l’arrivée de quiconque sur le sujet.»

D’après le chef d'Etat syrien, certaines des indications censées démontrer que son gouvernement est responsable de l’attaque ne peuvent être prises au sérieux au regard de leur origine. «Cette région se trouve sous le contrôle du Front al-Nosra, qui est en fait une partie d'Al-Qaïda. Les seules informations que le monde a obtenu [concernant les événements de Khan Cheikhoun] proviennent d'une vidéo publiée sur YouTube par cette organisation – le Front al-Nosra, nous ne pouvons donc pas fonder notre opinion sur ces informations», a expliqué Bachar el-Assad.

Si vous regardez les images, vous pouvez voir que les soi-disant secouristes opéraient sans masque, sans gants et ils se déplaçaient librement

Il a notamment fait référence aux polémiques entourant l’opposition, notamment l’ONG des Casques blancs, qui, à plusieurs reprises, s’est vue reprocher par les autorités russes et syriennes de monter de toutes pièces des «preuves» d’atrocités qui auraient été commises par Damas. «Leurs photos où l'on voit des enfants qui auraient été tués par une frappe russe – on apprend par la suite qu'il s'agit d'un faux. Ils ont pris un garçon, ils l'ont couvert de boue et de sang – de faux sang, bien sûr», a-t-il rappelé.

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Concernant l’attaque chimique présumée du 4 avril, Bachar el-Assad s’est notamment étonné du manque d’équipement de certains «secouristes» : «Si vous regardez les images, vous pouvez voir que les soi-disant secouristes opéraient sans masque, sans gants, et ils se déplaçaient librement. C’est totalement incohérent. Ceci est contraire à toutes les mesures de sécurité relatives au gaz sarin ! Ce serait impossible, ils auraient été morts comme les autres, à supposer que ces gens étendus au sol soient vraiment morts.»

Bachar el-Assad est également revenu sur les rumeurs faisant état de la capture d’Abou Bakr al-Baghdadi, «calife» de Daesh, à la frontière irako-syrienne par les forces de Damas et de Moscou. Selon lui, «c’est totalement faux» : «Cette zone est sous le contrôle du groupe Etat islamique pour l’instant. Ce n’est pas les Syriens, les Russes ou même les Américains qui contrôlent cette frontière mais Daesh. Abou Bakr al-Baghdadi y est en sécurité.»

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