Pour le chef de la diplomatie chinoise, une nouvelle guerre de Corée peut éclater «à tout moment»

Pour le chef de la diplomatie chinoise, une nouvelle guerre de Corée peut éclater «à tout moment» Source: Reuters
Le porte-avion de l’US Navy «USS Carl Vinson» est en route pour la péninsule coréenne
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Le chef de la diplomatie chinoise a averti le 14 avril que la rhétorique guerrière employée par Pyongyang et Washington ces derniers jours pourrait mener à un nouveau conflit armée en Corée. Il appelle les deux parties au dialogue.

Un avertissement sérieux venu tout droit de l’Empire du milieu. Alors que le président américain Donald Trump et le dirigeant sud-coréen Kim Jong-un s’invectivent depuis plusieurs jours et se disputent la menace la plus effrayante, Wang Yi, ministre des Affaires étrangères chinois a exhorté Washington et Pyongyang à la prudence. Selon lui, les tensions sont telles qu’une nouvelle guerre de Corée pourrait prendre place «à tout moment».

Donald Trump montre les muscles

Cette déclaration intervient alors que le porte-avion de l’US Navy USS Carl Vinson est en route pour la péninsule coréenne. Donald Trump s’est récemment dit déterminé «à s’occuper du problème» nord-coréen ce qui a immédiatement provoqué une réaction ferme du régime de Pyongyang qui a menacé de répondre militairement à toute attaque.

«Dernièrement, des tensions ont émergé entre les Etats-Unis et la Corée du Sud d’un côté et la Corée du Nord de l’autre. Nous avons le sentiment qu’un conflit peut éclater à tout moment», a déclaré Wang Yi à plusieurs journalistes.

Il a notamment mis en garde les deux parties. Selon lui, «si une guerre survient, il n’en résultera rien de bon. Il n’y aura pas de gagnants. Seulement des perdants». Celui qui provoquera un conflit «devra en assumer la responsabilité historique et en payer le prix», a précisé le chef de la diplomatie chinoise.

Plus tôt le 14 avril, Wang Yi a déclaré que Washington ainsi que Pyongyang se devaient de faire redescendre les tensions et s’abstenir de «se provoquer et se menacer, que ce soit avec des mots ou des actions, afin de ne pas laisser la situation déraper vers l'irréversible».

«La force ne peut pas résoudre le problème. Le dialogue ne peut être que le seul chemin vers une résolution de crise», a ajouté Wang Yi.

Le 12 avril, le 45e président des Etats-Unis s'était dit prêt à agir unilatéralement concernant Pyongyang : «La Corée du Nord cherche des ennuis. Si la Chine décide d'aider, ça serait formidable. Sinon, nous résoudrons le problème sans eux !»

Dans la foulée, plusieurs navires de guerre américains avaient pris la route de la péninsule coréenne. 

Dans le camp d'en face, cette démonstration de force n'a pas entamé la détermination coréenne à réagir à toute attaque. Les autorités de Pyongyang n'ont pas hésité à qualifier les mouvements militaires de Washington dans la région de tentative d'envahissement. «Le déploiement insensé américain pour envahir la RPDC a atteint une phase préoccupante», a réagi un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle KCNA.

«La République populaire démocratique de Corée est prête à réagir, quel que soit le type de guerre voulu par les Etats-Unis», a-t-il ajouté.

Chine et Russie appellent au dialogue

Récemment, la Chine s’est exprimée à plusieurs reprises pour critiquer le programme nucléaire de Pyongyang. Cependant, les deux pays restent alliés et la Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Nord. Pékin joue donc la carte diplomatique et tente de se placer en arbitre.

De son côté, la Russie, qui partage également une frontière avec la dictature communiste, a fait part de ses inquiétudes quant à la situation.

Wang Wi s’est d’ailleurs entretenu le 14 avril avec son homologue russe Sergey Lavrov par téléphone. A l’instar de Pékin, Moscou plaide pour «une réconciliation politico-médiatique» et invite les deux parties à se montrer patientes et à s’abstenir de «toutes actions qui pourraient être interprétées comme des provocations» a rapporté Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.

Selon certains médias, les récents mouvements militaires de l'Oncle Sam vont au-delà de la simple démonstration de force. Le 13 avril, plusieurs officiels des renseignements américains ont déclaré à NBC que les Etats-Unis avaient envoyé deux destroyers équipés de missiles de croisière de type Tomahawk à proximité de la péninsule coréenne dont un qui est capable de toucher un site de test nucléaire. Des bombardiers de l’armée américaine ont été positionnés sur l’île de Guam dans l’éventualité de frappes sur le territoire nord-coréen.

«Si les Etats-Unis se risquent à utiliser l’option militaire, à faire une "frappe préventive", Pyongyang est prête à réagir. Nous tiendrons Washington responsable pour les conséquences catastrophiques qu’entraîneraient leurs actions outrageuses», a prévenu pour sa part le chef de la diplomatie nord-coréenne.

Quant au général en chef de Pyongyang, il estime que la situation est au bord de l’explosion : «Les Etats-Unis ont fait de la péninsule coréenne le point plus chaud de la planète, introduit des armes nucléaires, menacent la sécurité et la paix dans la région et poussent à la guerre.»

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