Craintes de «Maïdanisation» du mouvement de revendications sociales en Arménie

Craintes de «Maïdanisation» du mouvement de revendications sociales en Arménie
La manifestation en Arménie
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Les manifestants continuent de tenir des barricades dans Erevan et revendiquent toujours le gel des tarifs de l’électricité et une enquête sur les violences policières. Une situation qui présente des similarités à celle de l’Ukraine début 2014.

Après sept jours de manifestations, le Premier ministre arménien Hovik Abrahamyan a appelé les militants à quitter l’avenue du Maréchal Baghramyan dans le centre de la capitale en qualifiant les barricades d’illégales, perturbant le trafic et irritant les habitants.

«Ce style (de protestation) n’aboutira à aucun résultat. Bloquer une des avenues principales de la capitale et empêcher la liberté de mouvement des habitants n’amènera à rien. J’insiste pour que les manifestants reviennent à une attitude plus constructive, le gouvernement étant prêt à discuter de tous les problèmes», a dit Abrahamyan, selon l’agence de presse arménienne Arka.

«Les déclarations de Hovik Abrahamyan ne signifient rien du tout pour nous», a dit un membre du mouvement «Non au vol» à la station radio arménienne Azatoutyun.

En insistant sur le fait que leur mouvement est tout à fait apolitique, les manifestants ont publié une liste de demandes à mettre en œuvre par leur gouvernement. Premièrement, les militants exigent que l’augmentation de tarifs d’électricité soit annulée avant d’entamer des négociations pour réduire ces mêmes tarifs. 

«Nous ne voulons appartenir à aucune force politique», ont dit des représentants de la foule à RIA Novosti. «Nous serons toujours avec le peuple, pour empêcher le vol», ont-ils ajouté.

De plus, les manifestants réclament que ceux qui ont été engagés pour disperser la marche de mardi soient traduits en justice, en particulier, les présumés  policiers «en civil» qui ont utilisé la force contre les militants et les journalistes, rapporte l’agence de presse Sputnik.

Même si les manifestants clament que leur protestation ne poursuit pas de buts politiques, cela ne signifie pas que ce sera toujours le cas à l’avenir. Selon Paul Craig Roberts, l’ex-secrétaire-adjoint au Trésor américain, même si c’est une manifestation pacifique, «Washington essaiera de la tourner en quelque chose de plus grave».

C’est le style de comportement des Etats-Unis : parfois, ils sont à l’origine des manifestations, parfois ils attendent le bon moment pour le faire, et nous l’avons vu en Ukraine, estime Paul Craig Roberts. «Toutes les révolutions de couleur qui «veulent instaurer la démocratie» sont financées», souligne l’ex-secrétaire-adjoint au Trésor avant d’ajouter qu’on donne de l’argent également aux hommes politiques qui forment les nouveaux gouvernements dans ces pays.

Entretemps, il semble que la manifestation se développe et se répande dans les rues voisines ainsi que sur la place de Paris perturbant encore plus la circulation. Dans le même temps, un sit-in similaire a lieu à Gyumri, la seconde plus grande ville d’Arménie continue en est à son quatrième jour. 

Sur place à Erevan, les militants avertissent le gouvernement que «leur patience touchera sa fin» bientôt. 

«Vous voyez que chaque jour le nombre de nos supporteurs augmente, mais qu’ils ne pensent pas qu’on va se limiter à ça», a dit un organisateur cité par Armenia Today. «Notre patience a atteint ses limites. Nous leur avons donné assez de temps pour résoudre ce problème», a-t-il ajouté.

Malgré la force croissante et l’impatience des militants, la police refuse pour le moment d’utiliser la force contre le rassemblement illégal. «Aujourd’hui nous n’entreprendrons aucune action contre les manifestants», a dit aux journalistes le chef adjoint de la police d’Erevan, le colonel Valeriï Ossipyan.

Dans le même temps, le Premier ministre arménien a défendu la mesure d’augmentation des tarifs de l’électricité et a promis de venir en aide aux familles avec un faible revenu à y faire face.

Notre société pense que l’augmentation des prix prend la forme d’abus de pouvoirs ou, en d’autres termes, un pillage. Mais je persiste à dire que malgré la corruption qui a été constatée dans la compagnie [Les réseaux électriques de l’Arménie], cela n’a pas impacté le calcul des nouveaux tarifs», a dit le Premier ministre à la réunion gouvernementale jeudi. En fait, a-t-il dit, depuis 2007 quelque 43 millions d’euros n’ont pas été inclus dans les tarifs pour la population. 

La hausse récente des prix, selon le Premier ministre, est la conséquence de la sécheresse, qui a engendré des baisses de rendement sur les centrales hydroélectriques et l’arrêt des centrales nucléaires pour 88 jours. S’y ajoute également la dévaluation de 20% de la monnaie nationale ces trois dernières années. Sans hausse de prix le pays peut faire face à des pannes d'électricité récurrentes, selon Abrahamyan.

Les familles à faible revenu vulnérables à l’augmentation des tarifs, soit environ 400 000 personnes, vont se voir attribuées des aides, a jouté le Premier ministre.

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