Alexis Tsipras : l’Europe a eu tort de se prendre pour le centre du monde
Lors d’une session plénière au forum économique de Saint-Pétersbourg le Premier ministre grec s’est exprimé sur les relations entre la Grèce et l’Europe et la situation dans le monde, en notant que le centre économique mondial «se déplace».
Alexis Tsipras a commencé son discours par une question, «pourquoi se trouver ici et non pas aux négociations à Bruxelles ?». Sa réponse a été claire : la Russie joue un très grand rôle dans les relations internationales, et en ce moment, le centre économique du monde se déplace, c’est pourquoi il est important d’assister à ce forum.
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— RT France (@RTenfrancais) 19 Juin 2015
A ce propos, le Premier ministre grec a souligné que les relations internationales deviennent multipolaires, en citant le G20 et les BRICS comme exemples. Surtout, il a souligné l’importance et les perspectives de l’Union eurasienne, qui occupe un rôle économique de plus en plus important.
Après avoir souligné que le centre du développement économique du monde change, Alexis Tsipras a parlé des relations entre la Grèce et l’Union européenne. La situation actuelle de la Grèce est difficile, mais Tsipras garde confiance : «Nous sommes au centre de la tempête, mais les Grecs sont un peuple maritime et n’en ont pas peur». Il considère que la crise grecque n’est pas le problème de la Grèce, mais celui de l’UE et il se cache dans la structure de la zone euro. Pour se sortir de cette situation avec la dette grecque, l’Europe doit retrouver son chemin et regagner ses valeurs - la solidarité et la justice sociale, estime Alexis Tsipras alors que les mesures d’austérité n’amènent à rien.
Malgré la situation économique difficile, la Grèce n’est pas exclue de l’économie globale et a des perspectives. Selon le Premier ministre grec, son pays se trouve au croisement des mondes et des chemins commerciaux. «La Grèce – c’est un pont de coopération et un centre de développement».
Dans le cadre du déplacement du centre du monde, les vieux défis sociaux restent les mêmes – la pauvreté, le chômage et la marginalisation des couches de la population, a indiqué Tsipras. L’autre problème ce sont les crises aigües au Moyen-Orient, en Méditerranée et en Ukraine qui ont ouvert une nouvelle blessure : au lieu de la prospérité, de nouveaux processus ont commencé dans la région qui mènent à la guerre – la militarisation et l’introduction de sanctions.
En continuant sur le sujet des sanctions, Alexis Tsipras a fini par dire que «ce cercle vicieux» endommageant autant la Russie que l’Occident, doit «être rompu le plus vite possible», en ajoutant qu’elles ne constituent pas une solution au conflit.