Alerte à la bombe : Daesh aurait les moyens de fabriquer une arme de destruction massive
Daesh se serait procuré assez de matériel radioactif pour construire une «bombe sale» prévient le renseignement australien. L’Australie et l’OTAN se disent préoccupés par les équipements explosifs en possession de l’EI.
ISIS have seized "enough radioactive material to build their first dirty bomb" According to Australian intelligence. pic.twitter.com/5EiQJdnx8N
— Israel News Flash (@ILNewsFlash) 10 Juin 2015
D’après un rapport du renseignement australien cité par The Independent, les combattants de Daesh possèdent assez de matériel radioactif (principalement volé au gouvernement) pour construire une «bombe sale», engin explosif conventionnel conçu pour disséminer des substances radioactives sur de larges protions de territoires.
Dans une interview accordée à The Australian, la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop a également dit que les extrémistes de Daesh «ne se sont pas seulement accaparés l’argent liquide dans toutes les banques locales» au cours de leur expansion à travers l’Irak et la Syrie.
Bishop dit que ses déclarations s’appuient sur des rapports rendus par le ministère australien de la Défense et le ministère des Affaires étrangères.
Elle a ajouté que l’OTAN a exprimé ses inquiétudes concernant les matériaux explosifs tombés dans les mains de l’Etat islamique, qui auraient été trouvés dans des hôpitaux et des centres de recherche et qui, en temps normal, n’auraient pu figurer que dans l’arsenal d’un Etat.
Après avoir fait part des préoccupations de l’OTAN, Bishop a aussi noté que le Groupe Australie – un bloc de 40 nations engagées pour l’élimination des armes chimiques – a tenu une session sur la situation lors d’un sommet à Perth la semaine dernière.
Julie Bishop warns Islamic State have radioactive materials to make big "dirty" bomb: http://t.co/lonEON5b7wpic.twitter.com/N5Pf9jafiK
— PerthNow (@perthnow) 8 Juin 2015
«Cela préoccupe vraiment», a-t-elle dit.
Lors de la réunion du Groupe Australie, Bishop a évoqué la possibilité que Daesh ait dans ses stocks d’armes des équipements chimiques tels que des bonbonnes de gaz chloré toxique.
«L’utilisation du chlore par Daesh et son recrutement de professionnels hautement qualifiés formés notamment en Occident met en évidence les efforts sérieux entrepris par l’organisation dans le domaine du développement des armes chimiques», a-t-elle déclaré.
«Il est probable que Daesh ait parmi ses dizaines de milliers de recrues des spécialistes capables de raffiner des matériaux précurseurs et de fabriquer des armes chimiques», a ajouté Bishop, précisant que la montée de groupes tels que l’Etat islamique «est une de menaces les plus graves à la sécurité internationale auxquelles nous faisons face aujourd’hui».
Il y a aussi urgence pour Hamish de Bretton-Gordon, ex-commandant de l’unité responsable des armes chimiques de l’armée britannique, qui a salué l’avertissement de Bishop et l’a remercié pour avoir été «la première responsable politique occidentale de haut range à avoir soulevé la question».
UK weapons expert backs Julie Bishop alert on ISIS dirty bombs: Mr de Bretton-Gordon said that during a... http://t.co/lB0EEfWrCK#bombs
— Stop IEDs (@StopIEDs) 9 Juin 2015
En mars dernier, le gouvernement régional kurde en Irak informait que ses combattants Peshmerga ont subi une attaque suicide de combattants de Daesh à bord d’un camion transportant du gaz toxique chloré.
L’Australie n’est pas le seul pays à s’inquiéter de l’élaboration par Daesh d’armes de destruction massive. L’Inde a aussi prévenu le mois dernier que les terroristes pourraient obtenir une telle arme du Pakistan.
En mai dernier, Daesh avait annoncé dans son magazine de propagande Dabiq qu’il désirait développer des armes de destruction massive et que ses moyens en rapide augmentation lui permettraient d’acheter une première bombe dévastatrice d’ici la fin de l’année.