La propagande de Daesh atteint la Russie : un magazine djihadiste disponible en kiosque
L’Etat islamique a publié une nouvelle édition de sa revue propagandiste en russe. Adressée aux apprentis-terroristes, cette édition présente «une courte histoire» du groupe armé et appelle le lecteur à le soutenir.
Intitulé «Istok», ce qui peut être traduit comme «la source» ou «l’origine», la revue a été publiée sous le sigle d'Al Hayat, aile médiatique de l’Etat islamique, a rapporté Vocativ.
The first #ISIS magazine issue in Russian https://t.co/PAoSwBhb4Bpic.twitter.com/an8qh85sEf
— Victor Kuhnovets (@vicktop55) 27 мая 2015
Se positionnant comme la «revue d’information et d’analyse de Daesh», la publication de deux douzaines pages retrace les parcours de djihadistes originaires de la Fédération de Russie en Syrie et en Irak, précisant que les contributeurs de la revue «ont combattu la tyrannie russe dans le Caucase». Ces combattants, d’après la revue, ont été «malmenés à l’époque», puis ont «salué avec joie» la proclamation de l’Etat islamique en Irak et au Levant.
Présentant des versets du Coran, une «courte histoire» de l’Etat islamique (dont l’aventure commence en 2003 selon l’édition) et une liste de «déclarations mal fondées des opposants au califat», la revue contient aussi un certain nombre de photographies d’hommes barbus lourdement armés arborant la noire bannière de Daesh, dont certains ne dissimulent pas leur visage.
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La première édition se termine par des appels au lecteur à voyager en Irak et en Syrie pour participer à l’établissement du califat et «venir en soutien» au leader du groupe terroriste Abou Bakr al-Baghdadi.
En avril dernier, l’Irak et la Syrie, où Daesh progresse dans son offensive, a été qualifiés par des experts de «plate-formes mondiale d’entraînement des recrues des groupes extrémistes». Les experts ont prévenu le Conseil de sécurité de l’ONU que quelques 22 000 combattants étrangers ressortissant d’une centaine de pays se sont rendus dans cette région pour rejoindre un groupe terroriste.
En même temps, le commissaire européenne pour la Justice a annoncé qu’entre 5 000 et 6 000 européens ont voyagé en Syrie pour combattre aux côtés de l’Etat islamique. Les chiffres, cependant, sont grandement sous-estimés, a indiqué le responsable de l’UE, soulignant que les djihadistes européens déjà partis ne sont pas faciles à repérer.
L’année dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution demandant à tous les Etats membres de l’ONU d’incriminer et de réprimer les déplacements à l’étranger de leurs citoyens dans le but de contribuer aux efforts de guerre de groupes extrémistes ou de leur apporter un quelconque soutien. Bien qu’adoptée dans le contexte de l’essor de l’Etat islamique, la résolution est censée cibler tous les combattants imprégnés d'idéologies extrémistes et impliqués dans des conflits extérieurs à leur pays.