Standard & Poor's dégrade la note des plus grandes entreprises russes (VIDEO)
L’agence internationale de notation Standard and Poor’s a dégradé la note de 14 entreprises russes. Dans une interview accordée à RT, Sylvain Raynes, ancien analyste de l’agence de notation Moody's, a mis en doute l’objectivité de ces évaluations.
Standard and Poor’s, agence américaine de notation de réputation internationale, se trouve actuellement dans une situation assez difficile. En effet, une amende d'1,4 milliards de dollars lui a été infligée par les autorités financières américaines par rapport à son évaluation des crédits immobiliers « subprime » à l'origine de la crise financière de 2008.
L'agence n'en est pas à son premier scandale. En 2012, cinq employés de S&P ont été poursuivis en Italie pour des manipulations de marché. Un an plus tôt, des acteurs financiers de la zone euro l'ont accusée de parti pris politique. Récemment, l’agence a dégradé la note souveraine de la Russie, la ramenant ainsi en catégorie « spéculative ». L’agence chinoise de notation Dagong, quant à elle, a maintenu la note souveraine de la Russie au niveau A.
Sylvain Raynes, ancien employé de l’agence de notation Moody’s et fondateur de sa propre agence indépendante de notation, a expliqué dans une interview pour RT que « [...] les données ne sont pas obligatoirement analysées au plus haut niveau de compétence dans toutes les agences ». Le spécialiste a mis en doute la qualité des analyses à l’origine des pronostics sur la viabilité financière de la Russie. Selon lui, il n’existe pas vraiment de critères objectifs et universellement appliqués dans le domaine de notation, ce qui conduit souvent à une subjectivisation, voire à une politisation des évaluations des agences.
L'actualisation de la note souveraine de la Russie par S&P n’est donc pas forcément signe de l’effondrement de l’économie nationale russe : son maintien au niveau A par d’autres agences fait clairement preuve de l’existence d’un point de vue totalement différent.