La France est prête à couler les Mistral
Paris ne peut pas se résoudre à trancher la question de la livraison des deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Et à en croire le journal Le Figaro, la France pourrait même les détruire si elle ne les livre pas à la Russie.
L’avenir des Mistral est devenu un vrai casse-tête pour la France. On envisage de démonter les porte-hélicoptères ou même de les couler au large, écrit la journaliste du Figaro Isabelle Lasserre. Pour elle, cette dernière option est la plus pratique. Les navires ont été construits conformément aux standards russes, raison pour laquelle la «dérussification» des vaisseaux coûtera des centaines de millions d’euros.
En même temps, il semble que la France ne soit pas très intéressée à prendre une décision rapidement. Le Canada et l’Egypte figurent parmi les candidats potentiels au rachat des Mistrals mais Paris ne se précipite pas pour les leur vendre.
Reste que si l’on considère les 2 500 emplois que la commande de ces navires a créés, le travail fourni par ces ouvriers pour construire ces deux porte-hélicoptères sur le chantier naval de Saint-Nazaire, le contrat d’environ 1,2 milliards d’euros signé entre la France et la Russie en juin 2011, le fait que le Vladivostok, le premier des deux vaisseaux, soit déjà prêt à être livré, et que le second, le Sébastopol, le sera à la fin de l’année prochaine, l’option de couler ces bâtiments de projection et de commandement (BPC) semble pour le moins absurde.
Une opinion partagée par une partie de la classe politique française qui attribue les atermoiements de la France à respecter ses engagements commerciaux aux pressions venues de Washington. La présidente du Front National a appelé à livrer les navires malgré la pression américaine. «Nous ne sommes pas les caniches des Etats-Unis», avait déclaré Marine Le Pen en octobre dernier.
Le député UMP des français de l'étranger Thierry Mariani a également critiqué la suspension de la livraison des bateaux. «La suspension de la livraison du Mistral à la Russie est un témoignage de servilité de l'actuel gouvernement à l'égard des Etats-Unis», a dénoncé Thierry Mariani. Quant aux députés UMP Lionel Luca et Jean-François Mancel, ils estiment que «la France capitule sous la pression des Etats-Unis».
#Russie. Ne pas livrer le #Mistral serait suicidaire pour la crédibilité et la fiabilité de l'industrie française de l'armement
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 3 Septembre 2014
En attendant que la situation se décante, Moscou fait le dos rond. Vladimir Poutine a déclaré que la Russie ne demanderait pas de dommages et intérêts à la France, partant du principe que soit les navires lui seront livrés, et qu’au cas contraire, Paris lui remboursera les acomptes déjà versés.