Ban Ki-moon : la question migratoire ne sera pas résolue par le recours à la force

Ban Ki-moon : la question migratoire ne sera pas résolue par le recours à la force Source: Reuters
Marche funèbre à Bruxelles, 23 avril 2015
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Préoccupé par le flux de migrants clandestins d'Afrique du Nord vers l’Europe au péril de leur vie, le président français a décidé de s’adresser à l’ONU pour s'attaquer aux navires des passeurs. Une initiative que de nombreux experts jugent néfaste.

Un sommet européen a été organisé d’urgence à l’appel du chef du gouvernement italien suite au naufrage du 19 avril qui a emporté la vie de quelques centaines de migrants.

A l’issue de la rencontre, le président français a annoncé son intention de présenter une résolution à l’ONU autorisant l’Union européenne à éliminer les navires des passeurs en Méditerranée.

L’Union européenne cherche à sauver sa face, pas les vies des personnes en détresse, a souligné John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

«Ce que nous avons vu à Bruxelles le 23 avril est une opération de communication visant à sauver la face, pas des vies. Les discours inspirés par le problème et les ressources affectées semblent indiquer que les dirigeants de l’Union européenne souhaitent véritablement sauver des vies en mer. Mais le fait est qu’ils continuent à faire les choses à moitié», a-t-il regretté.

Mais selon le président du Conseil européen Donald Tusk le point clé de l’opération consiste à empêcher les migrants d’embarquer sur les bateaux. «Je crois que le meilleur moyen de sauver les gens de la noyade est de s’assurer qu’il n’embarquent pas sur les bateaux». 

L’activiste de la coalition «Stop the War» Chris Nineham estime que la poursuite d’une telle politique ne règlera pas le problème de l’immigration clandestine et des noyades. «A mon avis, cette approche est complétement erronée, c’est une politique honteuse», a-t-il souligné en critiquant la politique actuelle qui, selon lui, consiste à empêcher physiquement les migrants et les passeurs de traverser la Méditerranée.

Chris Nineham a aussi souligné que seule la mise en place d’une opération massive de recherche et de sauvetage en Méditerranée et d’un plan d’urgence pour assurer l’accueil et la sécurité de ces dizaines de milliers de migrants en Europe peuvent mettre fin au désastre.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon estime aussi que les moyens militaires et la force ne pourront pas résoudre la tragédie des migrants. «Il n'y a pas de solution militaire à la tragédie qui est en train de se produire en Méditerranée», a-t-il déclaré, cité dimanche par le quotidien La Stampa.

Ban Ki-moon, qui se prononce plutôt pour un encouragement à l'immigration légale comme solution globale, participera à une sortie en Méditerranée avec Matteo Renzi et Federica Mogherini dans un geste de solidarité et de compassion avec les migrants noyés.

Les Etats occidentaux sont les premiers responsables des flux migratoires

Selon Anders Lustgarten, auteur d’une pièce sur les réfugiés tentant d’atteindre l’Europe, le flux de migrants en Europe va augmenter tant que les puissances européennes ne feront rien pour régler la situation humanitaire au Moyen-Orient.

D’après lui, le vrai problème dont on ne parle pas dans le contexte de cette tragédie, ce sont les choses que l’Occident fait pour causer l’immigration. Il s’agit, par exemple, des bombardements effectués contre la Lybie en 2011 qui ont dévasté toute l’infrastructure du pays.

«Une chose très simple que nous pourrions faire est d’arrêter les bombardements au Moyen-Orient et rétablir l’infrastructure des pays que nous avons ravagés», a-t-il expliqué.

Dans l’immédiat, Anders estime qu’il faut répondre aux «désastres humanitaires» engendrés par l’Occident. «Aussi longtemps que nous ferons toutes ces choses dans les pays pauvres, les gens continueront à venir de ces pays pauvres», a-t-il indiqué.

Le président français, à son tour, a confirmé jeudi que le chaos qui règne dans les pays du Moyen-Orient, et particulièrement en Lybie, doit être empêché parce qu’il ne fait qu’alourdir la pression migratoire. «La Libye est dans le chaos, ce pays n’est plus dirigé, il n’est même plus gouverné», a-t-il signalé. 

De plus, François Hollande a ajouté que la situation actuelle peut être redressée si le monde ne reste pas indifférent à ce qui se passe en Libye. Il faut «réparer les erreurs du passé», a dit le président en faisant allusion à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, leader de l’intervention militaire de l’OTAN contre Mouammar Kadhafi en 2011.

D’après le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 40 000 demandeurs d’asile ont essayé d’atteindre l’Europe en 2011, peu après l’intervention militaire et la chute du régime de Mouammar Kadhafi, soit huit fois plus qu’en 2010. La Lybie, depuis 2011, n’a plus de gouvernement opérationnel et sombre dans la violence tribale.

 

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