Démolition de logements palestiniens : des dizaines d’enfants privés de toît d’après l’ONU
L’ONU a condamné la démolition contraire au droit international de logements palestiniens par Israël à Jérusalem-Est. Plus de 77 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été privées de toît en trois jours.
« Les démolitions, les évictions forcées et les déplacements de population qui en résultent contredisent les obligations d’Israël en vertu du droit international et font augmenter inutilement les souffrances et la tension » a-t-on lu vendredi dans communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires du Secrétariat des Nationas Unies (OCHA).
Les démolitions, selon le communiqué, ont eu lieu à Jérusalem-Est, Ramallah, Jéricho et Hébron.
« Certains logements démolis ont été fournis par la communauté internationale pour secourir des familles vulnérables », a indiqué James Rawley, coordinateur spécial adjoint des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, en priant Israël « d’arrêter immédiatement » les démolitions.
En 2014, Israël a effectué un nombre record de démolitions en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la zone connue comme la Zone C, qui est également sous le contrôle d’Israël.
En 2014, selon les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, les autorités israéliennes ont détruits 590 logements palestiniens dans la Zone C et à Jérusalem-Est, causant le déplacement de 1177 personnes. Le nombre de déplacés en Cisjordanie, d’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires, n’a jamais été aussi élevé depuis 2008.
On ne connaît pas la nature de tous les logements détruits dans ce quartier où des maisons particulières cotoyaient des abris de fortune.
Israël dit que les démolitions étaient nécessaires parce que les logements avaient été construits en l’absence du permis de construire requis. Permis de construire qui est systématiquement refusé aux Palestiniens par les autorités israéliennes selon des défenseurs des droits de l’homme, ce qui pousserait les personnes à construire les « maisons sans permis ».
« Les plans d’urbanisation appliqués par Israël dans la zone C et à Jérusalem-Est se révèlent discriminatoires envers les Palestiniens pour qui il est extrêmement difficile d’obtenir un permis de construire. Par conséquent, beaucoup de Palestiniens doivent construire sans permis pour pouvoir se loger et s'exposent par conséquent au risque de voir leurs habitats se faire démolir », a expliqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
Environ 500 000 Israéliens se sont installés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est où résident plus de 2,4 millions Palestiniens. Les Palestiniens des territoires occupés de Cirjordanie, Gaza et Jérusalem-est luttent depuis des décénies pour leur indépendance et pour la création de leur propre Etat. Le gouvernement israélien, malgré la critique internationale, continue à encourager la construction de nouvelles colonies juives sur ces territoires.
Fin 2014, Israël a donné le feu vert pour la construction de 243 nouveaux logements dans le quartier de Ramot à Jérusalem-Est. Tel-Aviv a aussi approuvé des amendements aux projets actuels de construction de 270 logements dans les quartiers de Ramot et de Har Homa.
A la mi-janvier, les Israéliens ont confisqué des recettes fiscales conséquentes à l’Autorité palestinienne en réponse à la demande d’accession de cette dernière à la Cour Pénale Internationale (CPI).