Marioupol : des anglophones en uniforme repérés après les bombardements
Des hommes armés en uniforme, qui parlent anglais couramment et sans accent, ont été repérés à Marioupol, alimentant les allégations signalant la présence d’agents militaires privés étrangers au sein des troupes ukrainiennes.
Samedi 24 janvier, la ville portuaire de Marioupol contrôlée par Kiev dans l’est de l’Ukraine, a fait face à une flambée de violence lorsque des roquettes sont tombées sur un quartier résidentiel dans l’est de la ville. 30 civils auraient été tués. Plusieurs vidéos de ce quartier détruit par cette attaque ont été diffusées. Milices locales et troupes ukrainiennes s’accusent mutuellement d’en être à l’origine.
Parmi les images venant de Marioupol, certaines montrent des hommes armés en uniforme militaire et qui parlent anglais couramment. C’est ce que montre un enregistrement téléchargé sur YouTube, apparemment un rush de la chaîne de télévision locale Mariupol News Service (MSN).
Un clip montre un homme qui passe devant la caméra de manière déterminée en tenant un fusil à la main et équipé d’un harnais de soldat. Quand la correspondante de la chaîne l’interpelle pour un commentaire, l’homme se cache le visage dans son autre main et dit avec un accent américain ou canadien :« Arrêtez ça ! Arrêtez ça s'il vous plaît ! » .
Un autre clip, plus long, montre un autre homme armé en uniforme qui balaye une zone pour y trouver des munitions non explosées. Il semble que l’homme qui filme soit un guide parce qu’il parle anglais avec un accent. Mais l’homme qu’il filme parle anglais comme si c’était sa langue maternelle, peut-être un Sud-Africain.
« Elle a peut-être explosé ou pas, il faut la faire exploser ici », explique-t-il à proximité du cratère laissé par une munition d’artillerie. Ensuite, la vidéo montre un bâtiment aux fenêtres brisées, présenté comme le jardin d’enfants no. 42 à Marioupol. Le bâtiment se situe dans la rue Kiyevskaya, là où l’impact s’est produit.
La description de cette vidéo définit cet homme comme un membre américain du bataillon Azov sans toutefois en apporter la preuve. L’uniforme dispose d’un écusson rond, bleu et jaune, sur l’épaule sans qu’on puisse en distinguer les détails, ni ceux du visage de l’homme en question.
La présence de volontaires étrangers parmi les bataillons de volontaires ukrainiens n’est pas un secret. Les médias ont déjà fait savoir que beaucoup de ces volontaires avaient des vues de droite, voire même des sympathies néo-nazies.
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Pourtant, les assertions de contracteurs militaires privés, comme la tristement célèbre firme Blackwater, n’ont pas été prouvées en Ukraine. Reste qu’une telle présence indique que ses partenaires étrangers fournissent à l’Ukraine un soutien militaire substantiel. Si un Etat occidental a refusé qu’un contracteur militaire s’engage aux côtés de l’Ukraine, il peut exercer son influence. Trouver des tels spécialistes, comme ceux qu’on a vu, pour compléter l’armée ukrainienne démontre que le soutien que reçoit Kiev est un poil supérieur à l’assistance non-opérationnelle offerte par l’Occident jusqu’à présent.