Pour Haniyeh, le Hamas fera partie de l'équation d'après-guerre à Gaza
Le leader de la branche politique du Hamas a insisté sur le fait qu'il n'y aura pas de règlement du conflit à Gaza sans la présence du Hamas. Ismaël Haniyeh a rappelé ses objectifs, à savoir le retrait des forces israéliennes de Gaza, un cessez-le-feu permanent et la libération des prisonniers.
Au 223e jour de la guerre à Gaza, les négociations sont toujours en échec. Dans une allocution, le chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh a évoqué la situation sur le terrain ainsi que l'avenir de l'enclave gazaouie.
En effet, à l'occasion du 76e anniversaire de la Nakba, le dirigeant du mouvement islamique palestinien a prononcé un discours dans la soirée du 15 mai retransmis par la chaîne qatarie Al Jazeera. Il a notamment critiqué l'action israélienne à Rafah, plaçant dans «l'impasse» les négociations pour la libération des otages israéliens.
«Nous sommes en contact avec nos frères égyptiens concernant la réoccupation du terminal de Rafah et nous sommes d'accord sur la nécessité de son retrait immédiat», a-t-il ajouté.
279 soldats israéliens tués depuis le lancement de l'opération terrestre à Gaza
Aussi a-t-il rappelé les objectifs du Hamas, à savoir le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, la libération des prisonniers palestiniens et un cessez-le-feu permanent. «Tout plan d’après-guerre pour Gaza qui exclut le Hamas sera rejeté», a-t-il fait savoir. Le dirigeant du Hamas a prévenu que l'administration de la bande de Gaza serait décidée par l'ensemble des partis palestiniens, et ce, en vertu des réunions de Moscou du 1er mars dernier et de celle d'Istanbul en avril dernier.
Ismaël Haniyeh est revenu longuement sur les opérations des Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas. «Les héros de la résistance enfouissent le nez de l’occupant dans la terre et confirment que sa disparition de notre terre est une fatalité coranique et un fait historique», a-t-il déclaré, en citant notamment «les lignes de front, en particulier à Rafah, Jabalia et Al-Zaytoun».
Le Hamas a d'ailleurs publié le 15 mai une vidéo prise à Jabalia où un groupe armé prend à revers un groupe de soldats israéliens dans un immeuble avec «un missile antipersonnel TBG», rapporte le média Al-Mayadeen.
De son côté, Tsahal a fait état ce 16 mai de cinq morts et huit blessés dans un «tir ami», suite à une frappe d'un char qui avait ciblé un bâtiment en pensant que des combattants du Hamas s'y trouvaient. D'après le ministère israélien des Affaires étrangères, 279 soldats de Tsahal auraient perdu la vie depuis le début de l'opération terrestre à Gaza le 27 octobre.
Israël affirme avoir vaincu le Hamas
Côté israélien, dans un podcast de Dan Senor diffusé le 12 mai, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a indiqué que 14 000 combattants» avaient été tués et probablement «environ 16 000 civils». «Même si nous sommes confrontés à un ennemi particulièrement cynique, nous avons réussi à maintenir le ratio civils/combattants tués», a-t-il insisté.
Le 10 avril dernier, le membre du cabinet de guerre israélien Benny Gantz avait déjà déclaré : «D'un point de vue militaire, le Hamas est vaincu. Ses combattants sont éliminés ou se cachent.»
Le Hamas salue les mouvements étudiants à travers le monde
Le dirigeant du Hamas s'en est également pris à Washington, qui «continue de se ranger du côté de l’ennemi et continue de fournir un soutien politique et une couverture à la guerre d’extermination contre le peuple palestinien».
Concernant les manifestations estudiantines favorables à la cause palestinienne dans de nombreuses universités occidentales, le leader du Hamas a salué «le mouvement des étudiants à travers le monde en faveur de la cause palestinienne face à l’entité usurpatrice». Pour Ismaël Haniyeh, «Gaza est devenue une icône pour la jeunesse du monde dans tous les mouvements, a fait tomber le récit sioniste, a révélé la vérité sur cet occupant et sa nature sanglante, a uni à nouveau la nation autour de la Palestine, a incarné l'unité des fronts».
Ismaël Haniyeh a conclu son discours en saluant la coordination des différents fronts contre Israël du Hezbollah aux Houthis en passant par la résistance islamique irakienne.
Plus de 35 000 personnes sont mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère palestinien de la Santé. L'attaque du Hamas contre l'État hébreu le 7 octobre a causé 1 170 morts, selon les données du ministère de la Santé israélien, rapportées par l'AFP.