La France s'apprête à évacuer plus de 500 ressortissants du Niger

- Avec AFP

La France s'apprête à évacuer plus de 500 ressortissants du Niger Source: AFP
Manifestation devant l'ambassade de France à Niamey, le 30 juillet.
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La France se prépare à évacuer ses ressortissants du Niger. Le Burkina Faso et le Mali, pays voisins également dirigés par des militaires, ont mis en garde Paris contre toute intervention armée visant à rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.

«Face à la dégradation de la situation sécuritaire au Niger, et profitant du calme relatif dans Niamey, une opération d'évacuation par voie aérienne est en cours de préparation depuis Niamey», a écrit ce 1er août l'ambassade de France aux Français du Niger, ce qu'a confirmé le ministère des Affaires étrangères à Paris.

Cette évacuation «aura lieu très prochainement et sur un laps de temps très court», a souligné l'ambassade, précisant qu'elle faisait l'objet «d'une coordination avec les forces nigériennes».

La France accusée de vouloir intervenir militairement

Quelques 500 à 600 ressortissants français sont actuellement présents au Niger, selon Paris. La France, ex-puissance coloniale dans la région et soutien indéfectible du président Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui l'ont renversé.

Ils l'ont accusée le 31 juillet de vouloir «intervenir militairement», ce qu'a démenti la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna. «C'est faux», a-t-elle déclaré sur la chaîne BFMTV. «Il faut démonter les intox et ne pas tomber dans le panneau», a-t-elle également déclaré à propos des slogans anti-français qui ont notamment fleuri lors d'une manifestation devant l'ambassade de France à Niamey le 30 juillet. 

Des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont voulu entrer dans l'ambassade, avant d'être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes. Les putschistes nigériens ont affirmé que les tirs de gaz lacrymogène avaient fait «six blessés, pris en charge par les hôpitaux» de la capitale.

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Le Mali et le Burkina Faso menacent la France de «déclaration de guerre»

Le président français Emmanuel Macron avait menacé le 30 juillet de répliquer «de manière immédiate et intraitable» à toute attaque contre les ressortissants de la France et ses intérêts au Niger.

Le 31 juillet au soir, Ouagadougou et Bamako ont affirmé que toute intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum serait considérée «comme une déclaration de guerre» à leurs deux pays et «entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), ainsi que l'adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger».

Ils ont ajouté, dans un communiqué commun, qu'ils refusaient d'appliquer les «sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériennes» décidées par la Cédéao à Abuja.

Pressions de la Cédéao

Cette mise en garde survient au lendemain de la menace d'usage de «la force» proférée par les dirigeants ouest-africains, soutenus par leurs partenaires occidentaux, dont la France.

Le 30 juillet, les dirigeant de la Cédéao réunis à Abuja ont fixé un ultimatum d'une semaine aux officiers putschistes au Niger pour un «retour complet à l'ordre constitutionnel», affirmant ne pas exclure un «recours à la force» si ce n'était pas le cas.

Ils ont également décidé de «suspendre toutes les transactions commerciales et financières» entre ses Etats membres et le Niger, et de geler les avoirs des responsables militaires impliqués dans le coup d'Etat.

Les pressions pour pousser les auteurs du coup d'Etat du 26 juillet à rétablir rapidement «l'ordre constitutionnel» s'accumulent, venant de l'ensemble des partenaires occidentaux et africains du Niger, pays jugé essentiel dans la lutte contre les groupes djihadistes qui ravagent certaines parties des pays du Sahel depuis des années.

La France et les Etats-Unis, notamment, y déploient respectivement 1 500 et 1 100 soldats qui participent à la lutte anti-djihadiste.

Le dirigeant tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, dont le pays n'est pas membre de la Cédéao mais qui a participé à la réunion au Nigeria de l'organisation ouest-africaine, s'est ensuite rendu à Niamey où il s'est entretenu avec Mohamed Bazoum, retenu depuis le 26 juillet dans sa résidence présidentielle, et avec le général Abdourahamane Tiani, le chef des putschistes.

Arrestations de ministres

L'Union européenne (UE) a prévenu qu'elle tiendrait les putschistes responsables «de toute attaque à l'encontre de civils, et de personnel ou installation diplomatiques» et appuierait «rapidement et résolument» les décisions de la Cédéao. L'Allemagne et l'Espagne ont annoncé suspendre leur aide au Niger.

La Russie, de son côté, dont le drapeau a été agité par des manifestants en faveur des putschistes à Niamey, a appelé «à un rétablissement au plus vite de la légalité dans le pays» et «à la retenue».

Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), a dénoncé le 31 juillet les «arrestations abusives» de quatre ministres et du chef du parti. 

Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde, en dépit de ses ressources en uranium. Miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, il est le troisième pays de la région à subir un coup d'Etat depuis 2020 après le Mali et le Burkina Faso. 

 

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