«On est la honte de l'Europe» : vif échange entre deux soignantes et Emmanuel Macron

«On est la honte de l'Europe» : vif échange entre deux soignantes et Emmanuel Macron© THOMAS COEX Source: AFP
Manifestation de soignants à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le 30 avril (image d'illustration).
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«On est désespérés, on ne croit plus en vous» : tel était le cri du cœur d'une infirmière de la Pitié-Salpêtrière face à Emmanuel Macron, qui a été vivement interpellé par deux soignantes sur la situation de l'hôpital.

Filmée par BFM TV, la visite surprise le 15 mai d'Emmanuel Macron à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) a donné lieu à un échange tendu entre le président et deux infirmières des urgences.

Dans la vidéo, Emmanuel Macron a d'abord tenté un discours positif : «Je n'ai pas envie que la bonne énergie retombe et que le désespoir s'installe.» Sauf que face à lui, les deux soignantes ont répondu du tac au tac. «Malheureusement, il [le désespoir] y est déjà monsieur Macron», dit l'une d'elles. «Mais on est là !», cherche alors à rassurer le chef de l'Etat.

«Avant même le Covid on était déjà désespérés, depuis des années monsieur Macron», rappelle la deuxième infirmière. «Je sais», «Je fais mon maximum», tempère le président.

Si les soignantes ont salué le geste de la prime spéciale Covid-19, qualifié de «gentil», l'une d'elle a réitéré l'exigence du personnel, à savoir d'obtenir «des revalorisations» de l'Etat.

Celle-ci a d'ailleurs demandé une date et si des conditions allaient être mises en place pour percevoir une éventuelle revalorisation salariale. «Sur chaque promesse, vous nous rajoutez des conditions», critique-t-elle.

«Je n'ai jamais fait de promesse là-dessus, quand je fais des promesses, je les tiens», affirme Emmanuel Macron. «On est désespérés, on ne croit plus en vous», lance immédiatement l'une des infirmières.

«On a réinvesti depuis 15 ans dans l'hôpital», a malgré tout plaidé Emmanuel Macron, en évoquant un projet gouvernemental de 2018 sur la baisse du tarif hospitalier.

«Mais monsieur Macron, tout ça, on ne le voit pas, vous nous parlez financièrement par rapport à une globalité des choses», critique l'une des soignantes, en expliquant que leur salaire n'avait pas évolué.

Monsieur Macron, il faut le Covid pour que vous réalisiez que les hôpitaux sont en souffrance

De fait, Emmanuel Macron a concédé qu'une partie de leurs attentes étaient «légitimes», tout en évoquant le fait que la prime accordée n'était pas le fruit d'une de ses promesses. «Oui, enfin il a fallu le Covid pour que vous réagissiez, ce n'est pas normal», répond l'une des intervenantes.

«Monsieur Macron, il faut le Covid pour que vous réalisiez que les hôpitaux sont en souffrance», a-t-elle rajouté. «Ce n'est pas vrai, c'est faux», a opposé le chef de l'Etat.

«On est la honte de l'Europe», ose la deuxième soignante qui poursuit : «Pourquoi doit-on travailler avec un masque qui est périmé depuis 2001 ? Pas de langage politique s'il vous plait.»
Emmanuel Macron rétorque : «Ce n'est pas du langage politique. Ce n'est pas vrai qu'on est la honte de l'Europe.»

«On est un des pays où les infirmières sont les plus mal rémunérées, pour un grand pays de l'Europe ce n'est pas normal», réplique l'une des deux femmes.

Une visite... tendue pour l'exécutif

Accompagné de son ministre de la Santé Olivier Véran, le président a en outre participé à une table ronde avec des médecins et à une autre avec des syndicats. Comme le rapporte l'AFP, il a été interpellé de toutes parts, parfois vivement, sur le manque de moyens de l'hôpital public, les masques manquants ou défaillants. Fin mars, Emmanuel Macron avait promis «un plan massif d'investissement et de revalorisation» pour l'hôpital à l'issue de la crise. Et annoncé une prime exceptionnelle de 500 à 1 500 euros, parue ce 15 mai au Journal Officiel.

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