Confinement, écologie et... insécurité ? Des villes coupent l'éclairage public pendant la nuit

Confinement, écologie et... insécurité ? Des villes coupent l'éclairage public pendant la nuit© Martin BUREAU Source: AFP
La Rue de Rivoli éclairée à Paris, le 26 mars 2020 au dixième jour du confinement.
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Doit-on procéder à la limitation de l'éclairage public pendant le confinement ? Si l'Association française de l'éclairage s'inquiète d'un sentiment d'insécurité, les villes ayant fait ce choix mettent en avant un enjeu écologique et économique.

Le confinement aura eu de multiples aspects. Si la mesure relevait d'un défi de santé publique contre la propagation du Covid-19, elle est également synonyme de diminution drastique de l'activité des moyens de transports, et donc de la pollution. Aussi, certains acteurs politiques ont saisi l'opportunité du confinement pour se pencher sur un double enjeu écologique et économique.

Ainsi, plusieurs villes et communes ont pris la décision de couper l'éclairage durant la nuit. Un article de Reporterre, en date du 5 mai, énumère les communes ayant pris cette décision. «Le maire de Saint-Méloir-des-Bois (Côtes-d’Armor) a complètement coupé l’éclairage public jusqu’à la fin du confinement. Idem à Ham, dans la Somme, où les rues ne sont plus illuminées la nuit, officiellement "pour dissuader les habitants de sortir le soir". Grasse (Alpes-Maritimes), Collioure (Pyrénées-Orientales) ou encore Quimperlé (Finistère) ont également décidé de mettre l’interrupteur en mode "off"», rapporte le site d'information spécialisé dans l'écologie.

Dans la ville de Wormhout (Haut-de-France) également, le maire, Frédéric Devos, avait décidé dès le 21 mars dernier, de couper l’éclairage public pendant le confinement «de 23h jusqu'au matin». 

«Je comprends qu'il y a pour une catégorie de la population ce sentiment d'insécurité lorsque l'éclairage est interrompu», remarquait l'édile interrogé par BFM Grand Lille, ajoutant que cette mesure constituait un «test» et que la population serait consultée sur le sujet.

Même chose à Orsay, dans l'Essone. Conseiller municipal de la ville, Hervé Dole explique à Reporterre le sens de l'intiative : «Avec le confinement, on a réfléchi à des mesures qui permettraient de faire des économies et qui auraient du sens [...] L’idée de réduire l’éclairage public a fait son chemin rapidement.» 

Le sentiment d'insécurité, contre-partie d'une mesure écolo ?

Dans un communiqué publié le 20 avril 2020, l'Association Française de l'éclairage amenait le sujet sur la table, autour de cette question adressée aux collectivités : «Doit-on procéder à l'extinction de l'éclairage public pendant le confinement ?»

Mais l'association y présentait un autre point de vue. «Eteindre apportera assurément une inquiétude supplémentaire chez les personnes devant encore circuler la nuit comme pour celles qui doivent rester confinées chez elles. [...] Eteindre n’aura pas d’impact sensible sur la faune et la flore sur une si courte période. [...] L’éclairage public est un bien public qui répond aux besoins visuels de l’homme dans sa mobilité nocturne», faisait valoir l'association, ajoutant que la mesure n'était selon elle «pas rentable économiquement».

Reste l'enjeu écologique, mis en avant par Reporterre. «L’éclairage public est en effet le premier vecteur de pollution lumineuse, une menace sérieuse pour la biodiversité : environ 30 % des vertébrés et 65 % des invertébrés vivent la nuit. En clair : la majorité des êtres vivants ont besoin d’obscurité pour se nourrir, se déplacer, se reproduire [...] Or, depuis quelques dizaines d’années, l’éclairage nocturne est en constante augmentation. La quantité de lumière émise a augmenté de + 94 % en vingt ans d’après l’Anpcen  — faisant peu à peu disparaître la nuit. Cette quasi-absence d’obscurité serait l’un des principaux facteurs de mortalité des insectes, après les pesticides», s'inquiète le site d'information.

Par ailleurs, l'engagement des maires ayant décidé de couper la lumière pourrait rejoindre l'article 41, codifié à l'article L.583-1 du code de l'environnement, qui préconise de «supprimer ou limiter les émissions de lumière artificielle lorsque ces dernières sont de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînent un gaspillage énergétique et empêchent l’observation du ciel nocturne».

Conséquence inattendue, la crise sanitaire du Covid-19, aux multiples branches, pourrait en tout cas remettre des enjeux comme l'économie d'énergie et l'écologie sur la table des différentes communes.

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