Un député distribue 577 camemberts au lait cru aux députés pour défendre le terroir

Un député distribue 577 camemberts au lait cru aux députés pour défendre le terroir© Charly Triballeau Source: AFP
Des camemberts fraîchement préparés de la fromagerie Durand dans le village de Camembert de Normandie, dans le nord-ouest de la France.
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Il défend les produits du terroir : le député Richard Ramos distribue ce 13 mars des camemberts au lait cru aux 577 députés de l'Assemblée nationale. Il entend lutter contre l'inclusion du lait pasteurisé dans l'appellation d'origine protégée.

Mener le combat contre l'attribution de l'appellation d'origine protégée (AOP) aux camemberts au lait pasteurisé comme veut le faire Lactalis afin de défendre le goût de nos terroirs : tel est le projet qu'entend porter le député MoDem du Loiret, Richard Ramos.

Il a en effet annoncé qu'il distribuerait ce 13 mars un camembert au lait cru à son effigie à chaque député de l'Assemblée nationale, soit 577 au total. Son leitmotiv : défendre le camembert de Normandie au lait cru AOP, menacé, selon lui, par les grands groupes, comme Lactalis.

«Aujourd'hui, quand vous mangez un camembert de Normandie avec l'appellation d'origine protégée, vous pensez manger du lait cru à coup sûr», explique le député qui dénonce le fait que «les industriels sont en train de faire en sorte que, demain, les camemberts d'appellation ne soient pas exclusivement au lait cru, mais avec un lait pasteurisé !» Un scandale pour Richard Ramos qui estime que «manger du lait cru, c'est manger du terroir, un morceau de France !».

Pour réaliser son coup d'éclat, Richard Ramos a ainsi acheté 630 camemberts au lait cru à la société Gillot, PME indépendante basée dans l'Orne. Coût total de l'opération : «1500 euros, pris sur les indemnités de frais de mandat», explique le député à France Bleu. Il a ensuite fait fabriquer des étiquettes spéciales avec sa photo, ainsi que celle de Véronique Richez-Lerouge, la présidente de l'association Fromages de Terroirs, qu'il a collées sur les boîtes de camembert offertes. Cela dit, Richard Ramos se défend d'être «mégalo». «Je ne me cache pas ! Derrière, ce sont des grands comme Lactalis qui seront contre moi et iront défendre les gros, le pognon ! [...] je suis prêt à prendre des coups», a répondu le député, interrogé par France Bleu Orléans.

Cette opération de communication doit s'achever le 13 mars, au Palais-Bourbon, par une conférence de presse avec la présidente de l'association Fromages de Terroirs, Véronique Richez-Lerouge. 

Une logique du profit au détriment du terroir 

Jusqu’à février, on trouvait sur le marché deux types de camemberts : le Camembert de Normandie AOP et le Camembert fabriqué en Normandie. Le Camembert de Normandie AOP était soumis à un strict cahier des charges, avec du lait cru venant à 50% de vaches normandes sur un périmètre géographique déterminé. Ce type de fromage représentait une production annuelle d’environ 5 000 tonnes. Pour sa part, le Camembert fabriqué en Normandie, industriel, n’était soumis à aucune contrainte de production. 60 000 tonnes en étaient produites chaque année.

Ces classifications vont bientôt disparaître suivant les termes de l’accord passé en février 2018 entre l’Institut national des appellations d’origine protégées (INAO) et les acteurs de la filière.

Désormais, ces deux types de camemberts seront réunis sous une AOP unique, Camembert de Normandie. Quelle que soit leur provenance, artisanale ou industrielle, ces fromages devront respecter un cahier des charges unique, comprenant de nouvelles conditions, dont la nécessité de contenir au moins 30% de lait de vaches normandes ayant pâturé en extérieur, en Normandie, pendant au moins six mois.

L’accord prévoit, par ailleurs, que le camembert puisse être élaboré au lait pasteurisé. Ce à quoi s'oppose Richard Ramos qui dénonce une logique du profit au détriment du terroir. Ce nouvel accord permettrait de passer de 50 millions de litres de lait normand à 900 millions de litres de lait.

Mais pour les producteurs, cela entraînerait automatiquement une baisse de la qualité du camembert. Pour Richard Ramos, dans le cadre de la future AOP de 2021, on va «réécrire au rabais le cahier des charges uniquement au bénéfice des multinationales, parmi lesquelles le groupe Lactalis, ultra-majoritaire avec 95% de la production de camembert». Le député de la majorité veut «dénoncer un détournement des valeurs de l'appellation d'origine et une dégradation d'un symbole de la gastronomie nationale, de son goût et de sa typicité».

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