La France a-t-elle renoncé à sa souveraineté aérienne ? Le cri d'alerte d'un pilote d'Air France

La France a-t-elle renoncé à sa souveraineté aérienne ? Le cri d'alerte d'un pilote d'Air France© JOEL SAGET Source: AFP
Un avion d'Air France sur le tarmac de l'aéroport de Roissy CDG, le 6 août 2018 (image d'illustration).
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Alors qu'Air France est sans patron depuis le 7 mai 2018, un Canadien serait pressenti pour prendre la tête du groupe. Un scénario qui a fait réagir le pilote Paul Farges, inquiet de la présence de «candidats ambassadeurs d'intérêts extérieurs».

Plus de trois mois après le départ de Jean-Marc Janaillac le 7 mai 2018, le nom du futur PDG de la compagnie Air France-KLM cristallise le débat chez les salariés de la compagnie aérienne. De fait, des fuites laissent présager que Benjamin Smith, l'actuel numéro deux d'Air Canada, pourrait prendre la tête du groupe franco-néerlandais.

Paul Farges, commandant de bord et représentant des pilotes actionnaires au conseil d’administration d’Air France-KLM, imagine les conséquences, selon lui, d'une telle hypothèse. Il s'est ainsi exprimé dans les colonnes du JDD, à travers une tribune parue ce 13 août sur le site de l'hebdomadaire.

La France aurait renoncé à sa souveraineté aérienne quand chaque pays défend âprement les intérêts économiques de ses entreprises ?

Le pilote s'intéresse notamment à l'impact qu'un recrutement de cette nature pourrait avoir sur la souveraineté aérienne de la France : «Au moment où [Donald] Trump pénalise lourdement les entreprises françaises avec son embargo sur l'Iran, nous serions donc disposés à placer Air France sous influence nord-américaine ?», s'interroge-t-il. Et le commandant de bord d'enfoncer le clou : «La France aurait renoncé à sa souveraineté aérienne quand chaque pays défend âprement les intérêts économiques de ses entreprises ?» Paul Farges ne se montre pas seulement surpris par le recrutement potentiel du candidat canadien, «d'autant plus que d'autres professionnels du transport aérien, français de surcroît, pourraient faire consensus», selon lui. Il s'y oppose catégoriquement : «Il est utile de dire ce dont Air France n'a plus besoin : assez de candidats ambassadeurs d'intérêts extérieurs.»

Le travail à accomplir suppose une personne à l'abri des influences et des manœuvres de pouvoir

Le commandant de bord explique par ailleurs qu'il est nécessaire, selon lui, que le futur patron d'Air France-KLM soit indépendant de toute influence politique étrangère. «Non que des candidats étrangers ne soient pas qualifiés, mais le travail à accomplir suppose une personne à l'abri des influences et des manœuvres de pouvoir», souligne-t-il.

Le salaire alléchant du futur PDG fait grincer des dents

L'identité du futur PDG de la compagnie aérienne franco-néerlandaise n'a pas encore été officiellement révélée. Mais celui ou celle qui sera nommé devra rapidement reprendre la négociation avortée sur les salaires. En effet, alors qu'Air France-KLM s'est résolue à tripler la rémunération de son futur PDG afin d'attirer les candidats, le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'Air France a réagi ce 12 août par la voix de son président Philippe Evain : «C'est un symbole. Surtout si la nouvelle direction n'entend pas négocier [sur les salaires]. Mais je n'y crois pas. Ou alors, il y aura quinze jours de grève.» Un avertissement du SNPL qui fait écho à celui de l'intersyndicale d'Air France, dont les dix organisations ont annoncé fin juillet qu'«avec ou sans PDG», le conflit pour les salaires reprendrait dès le mois de septembre et que seul un accord pourrait y mettre fin.

Lire aussi : En coulisses, la France reconnaît l’impuissance de l’UE face aux sanctions américaines contre l’Iran

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