«On risque l’insurrection» : des soutiens d'Emmanuel Macron alertent sur les inégalités

«On risque l’insurrection» : des soutiens d'Emmanuel Macron alertent sur les inégalités© Lionel BONAVENTURE Source: AFP
Alain Minc dans son bureau à Paris, février 2017, illustration
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L'économiste libéral Alain Minc et l'ex-chef économiste du FMI Olivier Blanchard, qui ont par le passé affirmé leur soutien à Emmanuel Macron, tirent la sonnette d'alarme sur l'état des inégalités. «On risque l’insurrection», s'inquiète le premier.

Il s'agissait pourtant d'un soutien de la première heure pour le candidat Macron. Mais, dans une interview accordée à Libération et publiée le 9 juillet, l'économiste libéral Alain Minc met en garde le président : «En tout état de cause, on ne peut pas continuer comme cela, l’inégalité est trop forte. On risque l’insurrection.»

Et il précise : «En Europe, les "1%" reçoivent 8% du revenu […] Une telle inégalité est insoutenable. Mais si l’on cherche à y remédier par les mécanismes classiques de la redistribution égalitaire, on a besoin de sommes énormes, qui seront prélevées sur la classe moyenne, ce qui n’est guère plus satisfaisant [...] Il faut instaurer le principe de l’équité : réserver la redistribution à ceux qui en ont le plus besoin en révisant les méthodes de l’Etat-providence. Quant aux salariés, ils doivent bénéficier d’un partage du capital, sous la forme d’une distribution d’actions qui leur garantit un patrimoine.»

Les élites politiques et économiques sont coupables de ne pas s’être assez préoccupées de la montée des inégalités

N'évoquant pas directement Emmanuel Macron, mais «les élites», l’ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, cité par Le Monde, estimait également le 6 juillet lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, que «d'une certaine façon, les élites politiques et économiques sont coupables de ne pas s’être assez préoccupées de la montée des inégalités» et qu'elles ont «trop fait confiance au capitalisme et au "consensus de Washington", selon lequel le marché serait toujours bon». Le consensus de Washington est un corpus de mesures d'inspiration libérale appliquées aux économies en difficulté face à leur dette.

Olivier Blanchard, économiste du Peterson Institute de Washington qui s'était lui-même déclaré «macroniste» en novembre 2017 dans une interview accordée au Figaro où il se félicitait des réformes engagées par le chef de l'Etat, ajoute que les effets collatéraux du capitalisme «n'ont pas été corrigés par la redistribution ou l’aide à la reconversion pour les salariés». «L’ouverture totale des économies, sur le marché des biens comme sur le marché des capitaux, n’est peut-être pas la meilleure des options», renchérit-il.

L'analyse sombre de cet économiste de premier plan et à l'envergure internationale, qui exprimait notamment ses inquiétudes pour l'avenir de la monnaie unique européenne, résonne comme un avertissement aux gouvernants des Etats membres de l'Union européenne : «Le véritable danger est aujourd'hui de nature politique.»

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