Une étude assombrit à nouveau le paysage de l'éducation nationale

Une étude assombrit à nouveau le paysage de l'éducation nationale© Wikipédia
Sortie d'un collège à Saint-Etienne.
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Alors que le débat sur la sulfureuse réforme du collège de la ministre Najat Vallaud-Belkacem bat son plein, une nouvelle étude vient confirmer les inégalités entre collèges… mais également entre les classes d’un même établissement.

Dans la théorie, il est strictement interdit de mettre en place des classes de niveau. Dans la pratique, c’est le cas dans près d’un collège sur deux. Le melting-pot social est encore un doux rêve à en croire l’étude du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco). Arnaud Riegert et Thierry Ly, deux chercheurs de l’Ecole d’économie de Paris, ont compilé des données administratives sur une durée de six ans. A la source, les établissements publics et privés de l’enseignement secondaire. Ils ont tenté d’évaluer le degré de mixité des élèves en se basant sur leur origine social. Le résultat de leurs travaux est pour le moins inquiétant.

Les meilleurs élèves concentrés dans les même classes

Si la différence de niveau entre les établissements est de notoriété publique, les doutes quant à la formation des classes d’un collège subsistent. Et ce n’est pas avec cette étude que la confiance va revenir. Le résultat montre de grandes disparités de niveau selon que l’on se trouve dans telle ou telle classe au sein du même établissement.

Une des mesures phare de la réforme de la ministre de l’Education prévoit de s’attaquer à l’enseignement bi-langue, “facteur d’inégalité” selon Najat Vallaud-Belkacem. Dans les collèges proposant cette option, la classe qui compte le plus d’élèves d’un origine social favorisé est souvent une classe “latiniste” ou bilangue. Il faut tout de même nuancer. Si l’on en croit l’étude, ce type d’enseignement ne compte que pour 60% des inégalités. Pour les autres, il faut chercher ailleurs. Notamment du côté de l’origine géographique.

Dis moi de quel quartier tu viens je te lirai l’avenir

Une simple statistique. Les élèves issus de familles de la catégorie socio-professionnelle “+” (CSP+) ne représentent que 23% de la population française. Pourtant, lorsque l’un de ces enfants est en classe, il est entouré de deux fois plus d’élèves ayant le même origine social qu’un élève des classes moyennes et populaires.

A en croire les deux chercheurs, la principale donnée à prendre en compte est celle du lieu de résidence. Une ségrégation s’opère entre les jeunes élèves selon le quartier qu’ils habitent. Phénomène particulièrement criant dans les grandes villes et les zones à forte densité urbaine. Le choix offert aux parents entre plusieurs établissements proches de leurs domiciles est un vecteur d’inégalités. Un constat qui ne s’applique que peu à la campagne. Il arrive fréquemment que tous les enfants aillent dans le même établissement en milieu rural. Vu le peu de choix disponibles.

Des conséquences dramatiques

Cette iniquité généralisée peut faire craindre un avenir sombre à l’éducation à la française. D’autant plus qu’elle a tendance à empirer une fois les élèves au lycée. Les plus faibles se retrouvant souvent contraints de rejoindre l’enseignement professionnel.

La présidente du Cnesco, la sociologue Nathalie Mons, tire la sonnette d’alarme : "Le consensus est que la ségrégation sociale est très nuisible pour les apprentissages des élèves les plus en difficulté, qu'elle renforce les apprentissages des élèves les plus favorisés et qu'elle est neutre pour les autres". Les conclusions définitives de l'enquête seront disponibles à l'automne. En attendant, voilà qui risque de donner de l’eau au moulin de tous les adeptes de la pensée décliniste qui pense que l’éducation nationale sombre dans les abysses.



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