Europe : crispation autour de la politique des quotas de réfugiés imposée par Bruxelles
Face à l'afflux massif de migrants, la commission européenne a accepté cette après-midi un plan d'urgence. Chaque membre de l'UE se verrait contraint d'accueillir sur son sol un quota de réfugiés. Une mesure qui ne passe pas en Europe.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a fait de ce dossier sur l'immigration l'une des grandes thématiques de son mandat. Dans le plan adopté aujourd'hui, Bruxelles propose une «répartition» des demandeurs d'asile sauvés en Méditerranée entre tous les pays européens, par solidarité. Il s'agirait de quotas obligatoires. Des critères comme le PIB du pays hôte ou encore son taux de chômage sont pris en compte dans la répartition proposée par Bruxelles.
#MigrationEU agenda adopted by the Commission. Thanks to @JunckerEU, @TimmermansEU and @Avramopoulos for excellent teamwork
— Federica Mogherini (@FedericaMog) 13 Mai 2015
Les gouvernements italien et maltais, qui accueillent la grande majorité des migrants à leur arrivée (plus de 20 000 sont déjà arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l'année) approuvent le projet. L'Allemagne et la France également. Mais ailleurs, il est très loin de faire l'unanimité.
Les discussions au Parlement et en Conseil européen promettent donc d'être très houleuses.
La Grande-Bretagne, par la voix de sa ministre de l'Intérieur, Theresa May a déjà fait savoir son opposition à cette politique dite «des quotas».
Theresa #May la #DameDeFer#ministre de l'#intérieur montre les dents & répond à #Ukip sur l'#immigration en #Europe. pic.twitter.com/GZu6GuU0yI
— Sabine Syfuss-Arnaud (@SSyfussArnaud) 13 Mai 2015
En effet, David Cameron, tout juste réélu à la tête du gouvernement, avait promis tout au long de sa campagne qu'il serait le garant d'une ligne «dure» face à Bruxelles. La Grande-Bretagne, qui possède un droit de opt-in (un droit d'option sur ce type de question) ne participera donc pas à l'effort européen. L'Irlande et le Danemark, qui détiennent respectivement un droit d'option et de retrait, coopéreront également sur la base du volontariat.
Victor Orban, le chef de gouvernement hongrois,avait ainsi déclaré début mai sur la chaîne Echo TV:
«Nous ne voulons pas d'immigrés en Hongrie. Si d'autres Etats membres veulent en recevoir, libre à eux, mais ils ne doivent pas les renvoyer ici ni les faire transiter par chez nous».
Solution militaire caduque
Quelques jours auparavant, la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, avait ainsi tenté d'obtenir l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU pour mener des opérations dans les eaux libyennes visant à détruire les bateaux des passeurs.
Une option qualifiée d'inutile par la Libye elle-même, car faute de stabiliser les pays d'où proviennent les migrants, de telles actions semblent vouer à l'échec. La Chine et la Russie se sont dits également défavorables à des opérations de ce type.
Selon les données de l'agence de statistiques Eurostat, les 27 membres de l'Union européenne ont accordé plus de 180 000 demandes d'asile en 2014. Une hausse de près de 50% comparée à l'année 2013. Un tiers de ces réfugiés viennent de Syrie.
L'UE semble donc dans l'impasse.