Hausse des péages des autoroutes : rien n'arrête les privatisations

Hausse des péages des autoroutes : rien n'arrête les privatisations
Des Gilets jaunes bloquent le péage à Muret, près de Toulouse, dans le sud de la France, le 24 novembre 2018, lors d'une manifestation contre la hausse des prix des carburants et le coût de la vie.
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En février, les tarif des péages augmentent en moyenne de 1,8%. Alors que la privatisation controversée des autoroutes fait toujours la fortune des sociétés qui en ont bénéficié, le gouvernement défend aujourd'hui celle des aéroports de Paris.

La hausse traditionnelle des tarifs des péages autoroutiers, le 1er février, arrive on ne peut plus mal dans un contexte de grogne sociale des Gilets jaunes toujours vivace. D’autant plus qu’elle comprend le rattrapage du gel des tarifs, décidé en 2015 pour l’année en cours. A l’époque, une mini-crise avait tendu pendant plusieurs mois les relations entre le gouvernement et les compagnies d’autoroutes après la publication d’une note, en septembre 2014, de l’Autorité de la concurrence.  

L’autorité administrative indépendante n’avait pas hésité à résumer ainsi son constat principal : «La rentabilité exceptionnelle des sociétés concessionnaires d'autoroutes "historiques" est assimilable à une rente qui doit être davantage régulée en faveur de l'Etat et des usagers.»

Mises en causes, les sociétés d’autoroute au premier rang desquelles Vinci, mais aussi Eiffage et Abertis, avaient finalement accepté en avril 2015 de bloquer les hausses de tarifs en 2015 sans rattrapage l’année suivante, mais à condition d’obtenir une prolongation de la durée de leur concession, ainsi que le rattrapage des hausses à partir de 2019.

Le ministère des Transports demande un «effort» aux sociétés d'autoroute

Ces hausses, variables suivant les sociétés d’autoroutes devraient être cette année de 1,8% en moyenne. Visiblement consciente de leur caractère malencontreux, dans la mesure où les taxes affectant le transport individuel ont servi de déclencheur au mouvement des Gilets jaunes, la ministre des Transports Elizabeth Borne a reçu en janvier à plusieurs reprises les sociétés d’autoroute. Elle leur a demandé selon l’AFP «un effort pour prendre en compte les préoccupations des Français sur le pouvoir d'achat». Cet effort devrait prendre la forme de formules d’abonnement avantageuses pour ceux qui effectuent au moins dix fois par mois le même trajet.

En 2018, la hausse du trafic autoroutier n’a été que de 1,7% contre 2% attendus mais, l’activité de concessionnaire est toujours aussi profitable. Par exemple, le site spécialisé Boursorama rappelle que, même si le groupe présidé depuis 2010 par le discret Xavier Huillard a des activités industrielles largement diversifiées, «Vinci reste une "valeur autoroutière"» et explique : « Avec seulement 13% du CA [chiffre d'affaires], les concessions concentraient près de 63% du "résultat opérationnel sur activité" au premier semestre 2018».

Cette année, la hausse des péages au profit des bénéficiaires des privatisations de 2005, coïncide avec l'examen d'un nouveau projet de transfert au privé d'une infrastructure majeure de transport édifiée avec de l'argent public. C’est le cas d’ADP, qui exploite les aéroports d’Orly et Paris-Charles De Gaulle.

Sa privatisation est inscrite dans la loi Pacte (plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) votée en première lecture à l’Assemblée nationale en octobre, et actuellement examinée par le Sénat.

En la défendant, le 29 janvier, le ministre de l’Economie Bruno Le maire, a tenté de distinguer ce projet de la privatisation controversée des autoroutes françaises décidée en 2005 par Dominique de Villepin, alors Premier ministre de Jacques Chirac, en déclarant : «J'entends bien sûr les inquiétudes, les critiques qui se sont exprimées dans les rangs de votre assemblée, j'entends les comparaisons un peu rapides qui sont faites avec le précédent des autoroutes.» Le ministre a ajouté : «Nous ne referons pas les mêmes erreurs.»

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